Revue Agone, no 56
Revue Agone, no 56
Porte-parole, militants et mobilisations
Collectif  
  • Éditeur : Agone
  • Collection : Revue Agone (#56)
  • EAN : 9782748902242
  • Format : Revue & périodique
  • Pages : 224
  • Prix : 36,95 $
  • Paru le 19 mai 2015

Pourquoi la représentation syndicale et politique est indispensable aux luttes et comment en éviter les pièges.

« C'est le train-train de la vie syndicale puis, un beau matin, on vous appelle. Le patron me dit : ”Voilà, je vais annoncer ce soir que je suis dans l’obligation de virer 250 personnes. Je vous le dis en avant-première.” Vous pensez, c’est 9 heures du matin, j’ai peut-être pas bien compris, je vais lui faire répéter. Et là, c’est vraiment un choc, parce que tout de suite vous réalisez que des mecs que vous côtoyez depuis des années vont se faire virer. Vous êtes assis, scotché, et il vous arrive deux tartes dans la gueule. Mais là où j’ai été surpris, c’est que je pensais que ça allait secouer les mecs, et rien. Ça bougeait pas. Il a fallu que je monte sur l’estrade et là, j’ai vu pour la première fois de ma vie un monde fou. J'ai pensé : t’es là, t’y vas. C'est marrant ce calme relatif. Comme s’ils attendaient que quelqu’un prenne la décision pour eux pour dire, on arrête. Il fallu lancer le truc. Et une fois qu’on a dit qu’il fallait y aller, c’était fini, ils n’attendaient que ça. »

Chaque mobilisation est exposée au risque d'être récupérée par les appareils militants. Tout en éclairant les risques de bureaucratisation et de confiscation des mouvements sociaux dans les processus d'organisation et de représentation, ce numéro se donne pour but de contrer le dénigrement (dans l'air du temps) de l'ensemble des militants au motif qu'ils seraient de toute façon intéressés aux prises de position. Ce dossier veut ainsi contrer l'idée que tous les permanents syndicaux seraient les mêmes – des dirigeants nationaux – alors qu'il est parfaitement possible d'être déchargé de ses heures de travail pour faire de l'action militante (et donc, être en position de force face au patronat, lui aussi organisé) tout en restant profondément lié à son entreprise et à ses collègues.

Au sommaire :

  • Mouvements de pauvres : pourquoi ils réussissent, comment ils échouent, Frances Fox Piven et Richard Cloward
  • Les ouvrières dans les syndicats : transposition de la division sexuée du travail (1968-2000), Fanny Galot
  • Entre apprentissage syndical et insubordination ouvrière : les délégués de chaîne de Citroën et Talbot (1982-1983), Vincent Gay
  • Des remparts face aux élus ? Le rôle des porte-parole associatifs dans le maintien à distance du politique, Cyrille Rougier  
  • Un usage contrôlé de la grève. Le « sens des limites » d’un délégué syndical de la CGT, Baptiste Giraud
  • Quand une cause devient un business : les entrepreneurs de la démocratie participative, Magali Nonjon et Alice Mazeaud  
  • Professionnalisation et bureaucratisation des dirigeants CFDT, Adrien Thomas
  • Quand des dirigeants du Medef mobilisent la colère populaire : retour sur le mouvement des bonnets rouges, Marion Rabier.




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