Sur ce qui s’est déroulé en 1870-1871, entre le désastre de Sedan et la tragédie de Belleville, on pourrait croire que tout a été dit, mais voici que ressortent ces articles de Maxime Vuillaume. Il était journaliste, mais pas comme les autres : ces événements – la proclamation de la république, le siège, la capitulation, l’entrée des Prussiens dans Paris, la récupération des canons de la garde nationale, la Commune – il ne les a pas décrits depuis son bureau, il les a vécus, il s’est battu avec son bataillon, le 248^e, et il les raconte comme témoin, acteur, chroniqueur.

On retrouve dans ces textes le ton familier, incisif et drôle, celui des célèbres Cahiers rouges, récemment réédités. On voit passer des personnages, certains célèbres comme Flourens, Vallès ou Varlin, et d’autres qui sont de pittoresques figures du Paris révolutionnaire. On se rappelle des moments peut-être oubliés, comme l’émeute du 22 janvier 1871, contre la capitulation imminente face aux Prussiens : « Deux heures. Mon bataillon est rassemblé rue des Écoles, face au Collège de France. Mais nous retrouverons sur la place ceux de Belleville, le treizième arrondissement avec le fameux 101e, et ceux de Montmartre… »

Cet ensemble d’articles (publiés dans les années 1910, dans des journaux comme Le Matin et L’Aurore) compose une fresque en mineur, avec de simples mots, ceux de la foule anonyme et héroïque. Un utile et passionnant complément à l’Histoire de la Commune de Lissagaray.

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