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Peaux blanches, masques noirs
Lhamon Jr, William T.  
Renaut, Sophie (Traduit par) 
  • Éditeur : Éclat (De l')
  • Collection : Kargo
  • EAN : 9782841621699
  • Format : Broché
  • Pages : 384
  • Prix : 21,95 $
  • Paru le 11 août 2008

« Voici un livre qui donnera le vertige à ceux qui sont habitués aux standards de l’histoire culturelle », écrit Jacques Rancière dans la préface de « Peaux blanches, masques noirs ».
 
1820, New York, marché Sainte-Catherine : près du port, des « nègres » dansent pour gagner quelques anguilles. À l’origine monnaie d’échange, ces danses deviennent une marque culturelle pour le lumpenprolétariat bigarré fasciné par le charisme et la gestuelle des Noirs. Fin du XXe siècle, de part et d’autre de l’Atlantique et sur MTV : Michael Jackson et M. C. Hammer se déhanchent avec des pas de danse et des gestes identiques aux danseurs d’anguilles.
 
Pourquoi ces gestes ont-ils perduré ? Quels processus d’identification ont-ils mis en œuvre ? À qui appartiennent-ils ? Aux Noirs qui les ont créés, ou aux Blancs qui, une fois grimés en noir (le blackface), les ont copiés et assimilés ? Peaux blanches, masques noirs, à travers l’histoire des ménestrels du blackface et des lieux fondateurs de la culture américaine, explore cette longue mutation d’un lore limité aux frontières d’un marché multiethnique en une véritable culture populaire où l’échange et la reconnaissance de gestes signent une appartenance – le lore étant, au contraire du folklore, non pas la propriété d’un peuple, mais une matrice de savoir, de récits et de pratiques qui est tout entière affaire de circulation. Esclaves ou nouveaux affranchis noirs, mariniers ou commerçants blancs, tous vivaient dans les mêmes conditions d’une classe ouvrière luttant pour que la culture dominante les laisse libres d’échanger les marques de reconnaissance culturelle qu’ils partageaient.
 
Du sifflement de Bobolink Bob sur le marché Sainte-Catherine à celui d’Al Jolson dans Le Chanteur de jazz, du Benito Cereno de Melville au Minstrel Boy de Bob Dylan, des peaux d’anguilles portées en guise de serre-tête aux dreadlocks afros, William Lhamon offre ici une fascinante anthropologie de ces signes culturels qui, après avoir vaincu les forces d’oppression qui tentaient de les étouffer, font aujourd’hui partie de notre quotidien.
 
La première édition française de ce livre a paru aux Éditions Kargo en 2004, sous le titre Raising Cain. La préface de Jacques Rancière a paru pour la première fois en 2008 dans une édition du livre au format poche sous le tire de Peaux blanches, masques noirs (Kargo & L’Éclat). La postface de Gérard Noiriel a été rédigée pour la présente réédition de 2021.
 
« Voici un livre qui donnera le vertige à ceux qui sont habitués aux standards de l’histoire culturelle. » Jacques Rancière
 
« Ce livre prouve qu’il ne suffit pas de croiser les seuls critères de la classe, de la race et du genre pour expliquer les comportements sociaux car les fils avec lesquels les individus tissent leur identité sont bien plus nombreux, plus complexes et plus enchevêtrés. Comme le souligne Lhamon, “la difficulté est de réussir à entendre toutes les notes de la partition dont la plupart sont des blue notes, ces notes baissées d’un demi-ton par rapport à la partition”. C’est cette difficulté que ne parviennent jamais à résoudre ceux qui n’ont que le son de la grosse caisse des théoriciens pour faire entendre leur petite musique. » Gérard Noiriel
 
« Toute la force du travail de Lhamon réside dans une archéologie de la réception du blackface en évacuant le prisme (qu’il juge aveuglant) de la race sans pour autant en minimiser le racisme inhérent. Le blackface qui se dessine sous sa plume devient le premier spectacle de culture de masse de l’histoire des États-Unis et la première manifestation culturelle à convoquer des images de la culture noire. » Volume !
 
« Un livre qui se lit comme un roman. » Le Monde.
 
« Un livre éblouissant. » Paul Gilroy
 
« Un travail époustouflant. » Greil Marcus.

AUTEUR(S)

William T. Lhamon Jr. est professeur émérite d’anglais à l’Université d’État de Floride.

Service de presse (pour le Canada seulement) :
Gabrielle Cauchy, attachée de presse, 514 336-3941 poste 229 / gabrielle.cauchy@dimedia.com




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