Turpitude - le grand complot de la collectivité est l’oeuvre d’un poète amateur qui, loin de la complexité formelle des poésies modernes, combine portraits et anecdotes, critiques et satires, et n’hésite pas à user, comme chez Houellebecq, ou comme dans n’importe quelle chanson pop qui se respecte, de la rime et d’une métrique plus ou moins libérée, plus ou moins régulière. Si elles sont datées, ces contraintes poétiques sont partout présentes dans la culture populaire, sous leurs manifestations les plus simples : Loszach en fait ses choux gras.

Turpitude fait donc la part belle à ce qu’on pourrait appeler des mirlitonnades, poèmes pas très nobles ni subtils, poèmes du dimanche, bouts rimés vulgaires et couplets sans mélodie ni rythme, et dépourvus de toute virtuosité linguistique. À leur manière comiquement acide, ces poèmes sont de leur époque, même s’il s’agit d’en épingler les travers. Conjuguant ses thèmes de prédilection (les relations éclair, les filles, la consommation, la culture populaire, l’idée de l’amour, etc.), Loszach, en dilettante ironique, croque ses contemporains en quelques vers, entre deux tweets, deux parties de hockey cosom ou deux sets de DJ - dans la lignée des nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon et des dessins de Pierre La Police.

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