Fabrique de la sono mondiale (La)
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Les logiques impériales structurent les transferts culturels : la circulation des musiques urbaines d’Afrique centrale en est l’illustration par excellence.
Dans les années 1970, la rumba, le soukous et le makossa forment une « sono mondiale » dont la circulation entre les continents est lourde d’enjeux politiques. Dans un contexte postcolonial fortement marqué par l’impérialisme culturel français, la renommée de ces musiques centre-africaines dépasse les frontières du Cameroun et des deux Congo pour s’exporter en Europe et en Amérique, grâce à la popularité d’artistes comme Manu Dibango.
Cet ouvrage raconte l’histoire de ces musiques urbaines et de leur circulation. De l’effervescence culturelle post-Mai 68 à la diffusion du jazz afro-américain, en passant par la promotion intéressée par l’État français d’une world music francophone, Arielle Nganso met en lumière les facteurs qui ont concouru à la large diffusion de ces musiques. Elle souligne aussi les grandes difficultés rencontrées par ces musiciens pour produire et diffuser leur art en France : se heurtant notamment à une conception exotisante de leur musique, ils ont été contraints de la formater aux attentes des oreilles occidentales. Enfin, elle réinvestit la question de la restitution des œuvres d’art africaines en y intégrant le champ musical.
Au fil de ces réflexions se dessine une analyse post-coloniale du rapport entretenu par la France aux musiques issues de ces espaces qui, un jour, ont fait partie de son empire.
Arielle Nganso est docteure en Littératures comparées. Ses recherches portent sur la production et la diffusion des musiques urbaines africaines outre-Atlantique.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.