Moujik moujik - Notown
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« moujik moujik est né d’une colère et d’une impuissance. D’abord, la mort d’un homme, Francis, qui vivait sous une tente, dans le bois de Vincennes, pendant l’hiver 2008. Ensuite, la découverte de ces dizaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, vivant dans ce bois. Invisibles. Et la litanie à la radio des personnes mortes de froid cet hiver-là en France. J’ai voulu écrire à partir d’eux, de la marge, leur redonner une identité. J’ai commencé ce travail à la fois documentaire et poétique, pour que l’on voie de nouveau ces hommes et ces femmes de la rue. Qu’on les regarde.
C’est un mélange de fiction et de réalité. J’ai voulu pousser plus loin cette démarche, et toujours avec la volonté de partir des marges, d’évoquer les plus fragiles.
C’est ainsi que je me suis intéressée à la ville de Detroit, surnommée Notown. Detroit m’est apparue comme un symbole de l’effondrement du système ultralibéral (qui n’a pas eu lieu). Les habitants ont été abandonnés. La ville s’est vidée. » – Sophie G. Lucas
Sophie G. Lucas est née en 1968 à Saint-Nazaire. Aujourd’hui AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap), elle a été journaliste dans des radios associatives, correspondante locale de presse sur des quartiers populaires, animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire et pénitentiaire. Et par-dessus tout, elle écrit des livres, plus ou moins épais, plus ou moins poétiques, qui s’inscrivent dans une littérature de l’intime et dans une veine sociale et documentaire. Son premier recueil, publié en 2007 (Le dé bleu), a reçu le Prix de la ville d’Angers, présidé par James Sacré. Contributrice au recueil Lettres aux jeunes poétesses (L’Arche, 2021), elle est également présente au sein de l’Anthologie de la poésie française (Philippe Torreton, éditions Calmann-Lévy, 2022).
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.