Khounan-Kara, une épopée touva
Khounan-Kara, une épopée touva
Anonyme  
Antonnikov, Eva (Traduit par) 
Irgit, Aylana (Traduit par) 
Silberstein, Jil (Traduit par) 
Indoukaeva, Marfa (Illustré par) 
  • Éditeur : Héros-limite
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782940517879
  • Format : Broché
  • Pages : 224
  • Prix : 37,95 $
  • Paru le 25 février 2019

Touva est une république située en Russie, tout au sud de la Sibérie. Ce n’est que vers les années 1930, alors que la population touva est forcée de se rallier au communisme, que quelques collecteurs et chercheurs commencent à s’intéresser aux traditions de cette région longtemps oubliée. Outre la pratique du chant diphonique, ce sont les « épopées héroïques » – les maadyrlyg tool – qui témoignent au mieux de la singlarité de la culture touva. Bien plus que des histoires de héros transmises oralement de génération en génération, ces épopées ont une véritable fonction rituelle liées à la chasse. Par ses récits, le toolchu – le barde – est censé assurer la survie du groupe, en incitant les chasseurs à affûter leurs sens, et en adoucissant par son art la fille du Maître de la taïga qui intercédera auprès de son père pour rendre le gibier abondant.

De par sa nature dramatique, l’épopée héroïque constitue une formidable stratégie rituelle, sorte d’imploration augurant d’un possible succès de la chasse, seul garant d’une survie possible du groupe touva.

Parmi les épopées recueillies par les chercheurs au fil du temps, Khounan-Kara est l’une des plus populaires. Longue de plusieurs milliers de vers, parsemée de formules poétiques, elle parvient à cumuler tout ce qui est susceptible d’aiguiser les sens de l’auditeur : la croissance ultra-rapide du héros ; ses exploits prématurés face à des monstres que sa naissance surnaturelle inquiète ; l’appel de l’amour à l’endroit d’une promise établie dans une lointaine contrée ; son investiture en tant que maadyr – « preux » – ponctuée par l’octroi d’un nom, de vêtements, d’armes de guerre et d’une monture aux vertus étonnantes ; sa conquête du coeur de la promise ; ses longs combats contre un rival d’une rare puissance et les pouvoirs qu’il y déploie ; sa capacité de revêtir à volonté toutes sortes d’apparences ; les épreuves à la fois traditionnelles et herculéennes (lutte, tir à l’arc, chevauchées au bout du monde, etc.) qui le conduisent à accomplir l’impossible exigé par son futur beau-père ; la correction infligée au puissant ennemi de ses parents et, pour finir, le retour sur la terre des siens où, en compagnie de sa princesse et de son clan, il va couler des jours heureux.

AUTEUR(S)

Eva Antonnikov
Née en 1958, elle est traductrice littéraire de l’allemand, de l’anglais, du russe et de l’italien. Elle assiste régulièrement à des séminaires de traduction littéraire en Suisse et en France, notamment aux Assises de la traduction littéraire (ATLAS) à Arles, aux ateliers de traduction littéraire de Lenzburg ainsi qu’au Festival Babel de Bellinzone (atelier italien-allemand). À ce jour, elle a déjà traduit huit ouvrages de l’anglais, de l’allemand et du russe pour les Éditions Héros-Limite.

Jil Silberstein
Né à Paris en 1948, il s’installe en Suisse, où il est d’abord pigiste au Courrier de Genève, puis assistant littéraire chez Edito-service. A Lausanne, il travaille dix ans aux éditions l’Age d’Homme, publie des chroniques littéraires dans Le Révizor, Construire et la Gazette de Lausanne, puis anime la revue d’anthropologie culturelle Présences, émanation tardive. La parution d’une dizaine de livres de poèmes, d’essais et de traductions ponctue ce premier séjour en Suisse. En 1992, parti vivre à Washington DC (USA), il consacre l’essentiel de son temps à la rédaction d’Innu, volumineuse chronique des Indiens montagnais du Québec- Labrador parmi lesquels il séjourne une année. De retour en Suisse, il habite quatre ans à Zurich, où il établit – pour la collection « Bouquins » – un choix d’oeuvres politiques de Victor Serge, et un témoignage sur les Indiens Kali’na d’Amazonie. En 2000, il revient vivre dans le canton de Vaud où il poursuit ses occupations littéraires. Il se consacre notamment à une longue enquête sur le peuple des Touvas, en Sibérie méridionale, qui paraît en 2005. En 2012 paraît son journal en forêt La Terre est l’oreille de l’ours aux éditions Noir sur Blanc. A ce jour, il a publié une vingtaine d’ouvrages, et traduit de nombreux textes de l’anglais, de l’allemand et du russe.




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