Via Campesina (La)
Via Campesina (La)
Une réponse paysanne à la crise alimentaire
Desmarais, Annette Aurélie  
Bové, José (Préface de) 
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782923165431
  • Code Dimedia : 75590043
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Agriculture / Ferme, Économie sociale
  • Pages : 320
  • Prix : 27,00 $
  • Paru le 3 novembre 2008
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: CAMPES
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 3 novembre 2008
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782923165431

« Un Campesino est un paysan. Il y a toujours eu des paysans. Ce qui n'existait pas avant, ce sont les investisseurs, les industriels, les partis politiques, etc. Il y a toujours eu et il y aura toujours des paysans. Jamais on ne pourra les abolir. » Marcel Carreon Mundo, paysan mexicain

Depuis ces dernières décennies, la question paysanne semblait relever de la « chronique d'une mort annoncée ». Vestige d'un passé lointain, structure sociale en voie de disparition, de l'avis de plusieurs chercheurs, la paysannerie deviendrait bientôt une curiosité historique, à analyser d'un point de vue anthropologique. Pas suffisamment organisés, peu puissants, qu'est-ce que des agriculteurs allaient pouvoir opposer aux Monsanto de ce monde ? Les transformations structurelles de l'économie internationale ont fait craindre à plusieurs la disparition même de l'agriculture. C'était sans compter sur les mouvements paysans présents partout dans le monde qui, multipliant les stratégies de survie et les nouvelles formes de résistance, redéfinissent avec acuité leur identité paysanne et créent des alternatives concrètes.

L'auteure Annette Desmarais se livre à une description extrêmement précise du mouvement paysan « la Via Campesina » (la voie paysanne), depuis l'origine de sa création, en passant par sa structure politique jusqu'à son inscription au sein des actions collectives actuelles. La Via Campesina se fait porte-parole de mouvements locaux et mène un combat pour l'agriculture à l'échelle internationale. Multiculturelle, indépendante, cette organisation développe les valeurs de solidarité et d'unité, tout en respectant la diversité de ses multiples communautés. Car, indépendamment de sa lutte pour la souveraineté alimentaire ou la conquête et la préservation des ressources naturelles (eau, semences...), la Via Campesina travaille profondément à l'instauration d'une nouvelle culture politique : inclusive, participative, fondée sur une justice sociale. Depuis la dernière décennie, les actions de résistance non-violentes des paysans se multiplient partout, coordonnées ou relayées par la Via Campesina.

Au sein des différents mouvements altermondialistes, la Via Campesina occupe aujourd'hui une position stratégique et a transformé la question agricole et celle de la nourriture en questions incontournables, qui ne peuvent plus être redéfinies ou débattues sans sa présence. Construire un espace avec une voix et une vision communes afin de résister au modèle agricole des grandes corporations ; créer de nouvelles alternatives et imaginer qu'une autre agriculture est possible ; réactualiser le mot « paysan » sont autant d'actes de résistance et accomplissements de la Via Campesina.

Qui a dit que les paysans avaient disparu ?

    Pour faire face à la mondialisation, un processus de « repaysannisation » est en cours, alors que le nombre absolu de paysans augmente ; les mouvements paysans recourent à de nouvelles formes de résistance et sont en train de créer des alternatives concrètes. [...]

    Être paysan. C'est une identité politique. C'est le reflet de gens qui partagent un engagement profond à un lieu, qui sont attachés à une terre particulière, qui font partie d'une communauté rurale particulière, ceux dont le mode d'existence est menacé. Cette identité basée sur l'attachement à la terre - ces « gens de la terre » - reflète aussi la croyance qu'ils ont le droit d'être sur la terre. Qu'ils ont le droit et l'obligation de produire. Qu'ils ont le droit d'être perçus comme remplissant une fonction sociale importante. Qu'ils ont le droit de vivre dans des communautés viables et l'obligation de créer une communauté. Tous ces facteurs forment une part essentielle de leur identité spécifique comme paysans ; et, dans notre société actuelle, globalisée et politisée, articuler une même identité au-delà des frontières et basée sur un attachement à la terre et aux traditions est un acte très politique.





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