Ainsi les jours
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Le présent volume fait suit à celui qui recueillait ses précédents carnets 1990-2005, Comme si rien ne pressait, a paru en 2010 (La Dogana) simultanément à son Autoportrait au père absent (Le Bruit du temps). « Contrairement à la seiche, si je crache de l’encre, ce n’est pas pour protéger ma fuite mais pour assurer ma progression. » C’est ainsi que Jean-Luc Sarré écrit des notes dans ses carnets : pour avancer encore, quand le poème fait défaut, « afin de ne pas tout perdre ». Les rares moments d’épiphanie, de paix, sont conquis de haute lutte sur toutes les contrariétés de l’existence qu’il dénonce avec une acuité qui le place dans la tradition, toujours vivace des moralistes français. Mais dans cette impatience, dans cette rage parfois, le regard impitoyable (et drôle) porté sur les mœurs du temps relèvent moins d’un quelconque jugement dont lui-même serait exempt que d’une sorte d’hygiène mentale qui fait irrésistiblement penser à Baudelaire « bourreau de soi-même ». Il y a un plaisir de la destruction il y a une tentation du vide, de l’ennui, ou de la paresse.
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