Brouillard (Le)
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Publié aux Editeurs Français Réunis, Le Brouillard est un livre unique qui ne sera suivi d’aucun autre, une sorte d’exception retrouvée par miracle et que de très rares amateurs de fantastique se transmettent. Fable oppressante, elle narre, racontée par lui-même, la triste aventure d’Isidore Duval, voyageur qui commet l’erreur de descendre dans une gare improbable, dans une ville inconnue dont il va lui devenir impossible de partir. Un épais brouillard envahit la cité, rendant toute fuite improbable, et le fleuve charrie des cadavres, sans doute des candidats au départ, que nul ne songe plus à remarquer. Pris au piège le héros, dont on sait dès le début le triste sort de noyé, va se retrouver coincé dans une petite vie d’employé condamné à rembourser ses premiers jours d’hôtel et englué dans un travail aliénant. Il subit la lente horreur d’être enfermé dans un espace duquel personne ne semble savoir comment on en sort, hormis des illuminés qui rêvent de retrouver la gare du départ. Chacun porte un masque qui semble faire corps avec le visage des habitants. Il tentera sa chance, embarqué sur un esquif qui va vite montrer ses limites.
Dès le départ, on est happé par le ton obsédant de ce livre qui oppose un homme qui perd d’un coup sa mémoire et son avenir à une ville qui triomphe par son inertie et son brouillard de toutes les envies d’en partir. Cauchemar qui mêle le burlesque, l’ambiance d’un carnaval permanent et grimaçant et l’inquiétant, Le Brouillard déploie son réalisme précis et sans fi oriture pour nous faire toucher du doigt l’angoisse de se débattre dans un monde où rien n’est expliqué. Une oeuvre évidemment née du trauma de la guerre, et d’un pessimisme contenu dans les limites d’une écriture serrée.
Un étonnant roman absolument inconnu.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
