Ile des condamnés (L') [nouvelle édition]
Ile des condamnés (L') [nouvelle édition]
Dagerman, Stig  
Ostergren, Karl  
Gaufin, Jeanne (Traduit par) 
  • Éditeur : Agone
  • Collection : Littérature
  • EAN : 9782748901108
  • Code Dimedia : 63800110
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature scandinave
  • Pages : 288
  • Prix : 42,95 $
  • Paru le 26 octobre 2009
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: CONDAM
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 26 octobre 2009
  • Langue d'origine: suédois
  • Traducteur: Gaufin, Jeanne
EAN: 9782748901108

Grandes lignes

Sept naufragés qui se connaissent à peine échouent sur une île peuplée d’oiseaux et de lézards. Dans ce huis clos, une fois dépassé l’enjeu de la survie, ils auront à affronter leurs peurs, les angoisses et la culpabilité transportées avec eux plus sûrement que le goût de revivre loin de leur aliénations.

Argumentaire

Écrit par un jeune homme de vingt-trois ans angoissé face à ce monde enlisé dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale (dont l’Europe vient de sortir pour inaugurer la guerre froide) et rêvant d’une humanité solidaire, L’Île des condamnés exprime avec force le drame d’un monde où la fraternité n’est plus même capable de renaître dans le cœur des hommes.
La réédition de ce roman en même temps que son recueil La Dictature du chagrin donne à voir la manière dont Dagerman, du court texte de presse au long roman existentialiste, fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes.

Extrait

Mais un jour, la lettre arrive. Il la trouve un soir en rentrant chez lui, posée debout sur la cheminée comme une ombre blanche menaçante. C'est la première chose qu'il remarque dans la pièce, mais il fait semblant de n'avoir rien vu et se met à table. Il construit des tunnels d'écailles de crevettes sur son assiette, en bouche les ouvertures avec des épluchures de pommes de terre, mais à quoi bon. Le couteau de la peur et la fourchette pointue de sa conscience grattent durement contre la porcelaine grise, lentement la dorure du devoir commence à s'écailler ; il regarde sa mère dont les yeux sont purulents et la peau fortement tendue sur les os du visage ; la petite pièce triangulaire comprime pour ainsi dire toutes leurs pensées, tous leurs espoirs, leurs idées, leurs désirs en une sorte d'écheveau écœurant. Comme il souhaiterait pouvoir sortir de ce tunnel d'écailles de crevettes et d'épluchures de pommes de terre où il est destiné à rester éternellement enfermé. Et il implore le couteau : coupe dans mes épaisseurs de laine, dans la dorure de ma nudité ; et la fourchette : empale mon contentement et mon empoisonnement de diagrammes sur tes griffes argentées.
D'un geste brusque, il prend la lettre, l'ouvre et s'écrie :
— Je dois partir !




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