Dictature du chagrin (La) [nouvelle édition]
Dictature du chagrin (La) [nouvelle édition]
Et autres écrits amers (1945-1953)
Dagerman, Stig  
Autexier, Héléna (Sous la direction de) 
Bouquet, Philippe (Traduit par) 
  • Éditeur : Agone
  • Collection : Littérature
  • EAN : 9782748901092
  • Code Dimedia : 63800109
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature scandinave
  • Pages : 192
  • Prix : 32,95 $
  • Paru le 26 octobre 2009
  • Statut : Disponible, 2 à 4 semaines
  • Code de recherche: DICCHA
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 26 octobre 2009
  • Langue d'origine: suédois
  • Traducteur: Bouquet, Philippe
EAN: 9782748901092

Grandes lignes

1. Courts textes parus de la presse culturelle.
2. Le talent de l’écrivain et du journaliste associés pour révéler les pièges de l’individu au prise avec les sociétés contemporaines.
> Réédition augmentée de quatre textes inédits

Argumentaire

La Dictature du chagrin rassemble seize écrits issus du même recueil que son fameux Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Ces courts textes, où les talents littéraires de l’auteur épaulent la critique sociale et l’engagement politique, réagissent à l’actualité, dont ont été extrait des thèmes intemporels : le rapport de l’individu au collectif, la domestication des esprits, l’éducation, l’auto-illusion, etc. Enfin de recueil, un reportage effectué dans la France de 1948 (comme il l’avait fait deux ans plus tôt avec Automne allemand). Tourmenté par le conflit entre éthique et esthétique, Stig Dagerman affirme la liberté d’écrivain comme une lutte contre l’ordre établi : seule condition pour ne pas mourir de honte. La réédition de ce recueil en même temps que son roman L’Île des condamnés donne à voir la manière dont Dagerman, du court texte de presse au long roman existentialiste, fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes.

Extrait

La contrebasse ou bien la flûte – chacun dispose d'un instrument avec lequel il pense pouvoir faire l'expérience de la liberté.
Il était une fois un homme qui possédait une contrebasse qui était à peu près son seul bien. Le soir, il s'enfermait dans l'unique pièce de son appartement et jouait pour lui même, loin de sa jeune épouse. Il finit par savoir jouer assez bien pour devenir membre d'un orchestre de danse. Peu à peu, il devint tout à fait évident, aussi bien pour lui que pour les autres, qu'il possédait l'étoffe d'un bassiste éminent. Bientôt il s'enferma à clé le matin et le soir.
Mais il arriva un jour que le couple eut un enfant, un garçon ; ils le désiraient depuis longtemps bien qu'ils n'en aient pas parlé. Au début, tout fut à peu près comme d'habitude : le père jouait, le fils pleurait et la mère ne disait rien. Mais le père finit par remarquer que l'enfant pleurait à plus chaudes larmes lorsqu'il entendait gronder la contrebasse. L'enfant n'aimait pas cet instrument, c'était manifeste. Peu à peu le père se mit lui aussi à prendre en grippe les contrebasses. Il s'en alla faire ses exercices au grenier, mais cela ne servit à rien, le petit pleurait toujours. Il se mit à jouer de plus en plus mal, au bal, bientôt il devint impossible de danser au son de sa contrebasse et ses camarades lui dirent ce qu'il en était.
- Le petit d'abord, répondit-il.




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