Crise du XIIe siècle (La)
Crise du XIIe siècle (La)
Pouvoir et seigneurie à l'aube du gouvernement européen
Bisson, Thomas N.  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Histoire
  • EAN : 9782251381268
  • Code Dimedia : 63038126
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire & géographie, Histoire générale, Moyen Âge, Politique, Violence
  • Pages : 650
  • Prix : 73,95 $
  • Paru le 3 novembre 2014
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: CRIXIS
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 30 octobre 2014
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782251381268

L'ouvrage de Thomas N. Bisson propose une nouvelle approche, forte et originale, de la question du pouvoir au XIIe siècle. Contre les thèses habituelles des historiens, il soutient que l’histoire du pouvoir à cette époque est une affaire de domination personnelle et affective. Ce n’est ni celle du féodalisme ni celle du gouvernement. Les pouvoirs publics des empereurs et des rois, qui auparavant consistaient à protéger leurs sujets et à rendre la justice, sont subvertis dans l’Europe du XIIe siècle. Le pouvoir est en effet aux mains d’une multitude de seigneurs qui y parviennent par la violence et qui l’exercent par la violence. Maîtres des châteaux qu’ils font construire en grand nombre, ils dominent par la force et exploitent, voire asservissent, avec leurs chevaliers qui aspirent eux-mêmes au statut noble, les paysans qui en dépendent. Cette réalité durement ressentie est en contradiction avec l’idéologie du pouvoir humain qui est virtuellement assimilé à un pouvoir divin.
 
Ce livre ne s’intéresse pas seulement à la manière dont le pouvoir s’exerçait dans les faits, mais aussi à la façon dont les masses l’éprouvaient. Leurs souffrances, les plaintes qu’ils élevèrent contre la seigneurie arbitraire, attestées dans d’innombrables sources, conduisirent à une réaction et à un renouveau de la justice publique. Cette crise ne fut pas seulement celle des gens. Ce fut aussi une crise due à la croissance économique, car les seigneurs-princes furent poussés par l’augmentation de la productivité à imposer à leurs agents une vérification de leur comptabilité, à ne plus exploiter arbitrairement les domaines mais à les gérer prospectivement et à substituer à la traditionnelle fidélité affective la notion de compétence dans les offices.
 
Ce livre s’appuie sur un nombre considérable de sources et analyse ce qu’il appelle les « cultures du pouvoir » : celle des troubadours, de moralistes comme Jean de Salisbury (115-1180) et Pierre le Chantre (mort en 1197) et celle des juristes qui redécouvrirent au XIIe siècle le concept d’intérêt public.
 
La notion d’un gouvernement exercé à des fins sociales est donc née, dans le monde occidental, à l’intérieur des seigneuries, et de la nécessité de répondre à ses crises prolongées.




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