Salaire de la destruction (Le)
Salaire de la destruction (Le)
Formation et ruine de l'économie nazie
Tooze, Adam  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Histoire
  • EAN : 9782251381169
  • Code Dimedia : 63038116
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Économie, Guerre, Histoire générale
  • Pages : 812
  • Prix : 65,95 $
  • Paru le 5 novembre 2012
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: SALDES
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 1 novembre 2012
  • Langue d'origine: anglais
EAN: 9782251381169

Traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat Certains livres rendent obsolète, ou « déclassent » toute la littérature antérieure. Cette histoire économique du IIIe Reich en est un excellent exemple : ses trouvailles, son approche globale et le nombre d'idées admises remises en question en font une lecture indispensable.
 
En donnant naissance au mythe du Blitzkrieg, le succès foudroyant et inattendu de la campagne de France a accrédité l'image d’une Allemagne nazie invulnérable fondée sur une économie industrialisée d’une grande efficacité. Prenant le contrepied des nombreuses histoires exclusivement politiques du régime, Tooze en décline les entraves et les défaillances puis s’efforce de montrer que la guerre eut au contraire sa source dans les faiblesses du Reich plutôt que dans ses forces.
 
Pionnier dans l’analyse économique du IIIe Reich, il jette un sort aux mythes issus des allégations d’Albert Speer et parfois colportées (notamment par l’économiste Galbraith, dès la fin de la guerre) : les trains n’arrivaient pas vraiment à l’heure (la dégradation du parc roulant fut un handicap jusqu’à la fin de la guerre), le régime n’a jamais connu le plein emploi qu’on a dit et, l’euphorie des premiers mois passés, est allé de crise en crise jusqu’en 1938, avant que la crise tchèque ne décide le chancelier à mettre son  pays sous perfusion, en vase clos, au service de ses ambitions guerrières, auxquelles tout allait être désormais subordonné. Relisant les textes mêmes de Hitler et des théoriciens de l’agrarianisme, l’auteur décentre ainsi l’histoire de la guerre en donnant une place capitale aux États-Unis, devenus la véritable obsession de Hitler. Dès 1938, la question juive devint synonyme d’Amérique dans son esprit. Le Führer savait dès 1939 qu’avec ses armées sous-équipées il avait peu de chance de l’emporter dans une guerre longue contre le monde occidental. C’est pour triompher de cet adversaire rapidement qu’il lança l’opération Barbarossa en accord avec des projets d’extermination, d’asservissement et de colonisation de l’Est parfaitement définis dès les années 1930. L’analyse rigoureuse des sources, des statistiques, des documents internes, souvent exploités pour la première fois, donne du IIIe Reich l’image d’un régime aux abois, qui ne dut de tenir si longtemps qu’à des pratiques de spoliation et d’asservissement. Sans son fanatisme, jamais l’Allemagne n’aurait pu tenir si longtemps. C’est à ses choix techniques et économiques qu’il faut attribuer plusieurs millions de morts.




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