Il court, il court le Bauhaus
Il court, il court le Bauhaus
Essai sur la colonisation de l'architecture
Wolfe, Tom  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Goût des idées (Le)
  • EAN : 9782251200262
  • Code Dimedia : 63020026
  • Format : Broché
  • Pages : 144
  • Prix : 24,95 $
  • Paru le 22 octobre 2012
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: COUCOB
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 18 octobre 2012
  • Langue d'origine: anglais
EAN: 9782251200262

Essai sur la colonisation de l’architecture.

Mon premier est un gratte-ciel. Mon deuxième est un grand ensemble. Mon troisième est une banque, ou une école, ou un bureau de poste. Mon tout se trouve à New York, Sarcelles, Rotterdam ou la Défense. C'est le style international, à qui nous devons cubes de béton, façades en verre fumé, poutrelles d’acier et autres intérieurs beige/noir/blanc cassé qui constituent l’architecture moderne.

Comment en est-on arrivé là? Pour Tom Wolfe, tout commence en Allemagne, aux lendemains de la Première guerre mondiale, avec le Bauhaus, qui regroupe les jeunes Turcs de la nouvelle architecture sous la direction de Walter Gropius. Leur devise : anéantir l’architecture bourgeoise. Marxistes, ils rêvent de balayer les décombres de la vieille Europe décadente, baroque et néo-classique, pour y édifier un monde rigoureux et abstrait, célébrant les noces de l’Art et de la Technologie. Chassés par la montée du nazisme, ils se réfugient aux États-Unis. Se produit alors un miracle : subjuguée, la classe dirigeante américaine s’incline devant ces nouveaux arrivants à qui elle offre les clefs de son royaume. C’est ainsi que la Babylone du capitalisme triomphant confia à un groupe de théoriciens le soin de définir son art officiel. Pendant ce temps, Le Corbusier en France et le groupe de Stijl en Hollande occupaient le terrain, propageant des idées analogues qui, formant un nouvel académisme, devaient inspirer le travail de trois générations d’architectes, d’un bout à l’autre de la planète. Oui, il court le Bauhaus. Et nul ne sait où s’arrêtera l’invasion de ce style international, abstrait et incolore, qui, telle une caricature de la modernité, a colonisé notre espace quotidien. Parce que la beauté est inséparable d’un certain art de vivre, Tom Wolfe s’attaque avec une férocité tonique à cette nouvelle scolastique, dénonçant ses dévots — de noir vêtus —, ses clercs et ses dieux.




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