Soeurs Mézière (Les)
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Marie : Quand arrive-t-elle ?
Jeanne : Demain à ce qu'elle dit.
Marie : Il va falloir se débarrasser des restes, maintenant c'est certain. Nous n'aurons pas le nouveau congélateur à temps. Nous n'avons qu'à les mettre à la poubelle.
Jeanne : Il n'en est pas question ! Où as-tu appris ces manières de rentière ? On jette ce qui n'est plus bon. Celui-là est encore comestible.
Marie : Mais il est trop gras, tu l'as dit toi-même.
Jeanne : Non, c'est non. Un principe est un principe. Si on y déroge, il n'y a plus de moralité. Nous allons cuisiner pour honorer la famille.
Marie : Tu n'y penses pas !
Jeanne : Je crois bien être la seule à penser ici par moments. Une blanquette pour le midi.
Marie : Plus personne ne mange de blanquette.
Jeanne : Si, nous.
Les Soeurs Mézière sont trois.
Jeanne et Marie sont restées à la maison, survivant vaille que vaille - c'est elles qui le disent - à une enfance faite de misères et de drames. A deux, elles semblent porter de lourds secrets familiaux qu'elles tentent de dépasser à travers d'étranges rites sanguinolents.
Hélène, elle, est partie. Pour ses soeurs, après avoir fait semblant de ne rien voir, de ne rien comprendre, elle a fui en les laissant à leur triste sort.
Mais la voilà qui revient après plus de vingt ans d'absence, la conscience tranquille de leur avoir régulièrement donné signe de vie en leur envoyant des enveloppes garnies de billets...
Les retrouvailles, difficiles, se passent dans une cave au milieu d'une série impressionnante de congélateurs apparemment bien garnis...
Une pièce à rebondissements, teintant d'un humour presque tendre une situation qui pourrait bien se révéler sordide. Car l'auteur ne fait pas dans la demi-mesure !
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
