Mystère des anges (Le)
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Le Confesseur : Tu sais, j'éprouve parfois une si grande nostalgie de Dieu. J'ai la nostalgie du commencement, quand nous n'étions que nous deux et Lui. Comme Il nous cajolait !
Vladimir : Ça se passait il y a longtemps ; depuis, beaucoup de choses ont changé.
Le Confesseur : J'ai la nostalgie du désordre absolu. De Sa bonté non partagée. Du temps privé de sens. Tu te rappelles comme nous vagabondions à travers le chaos, parcourant le non-commencement ?
Vladimir : Le chaos sans fissure.
Le Confesseur : Nous n'étions que nous deux et Lui, et rien ne semblait ni venir, ni passer. Ensuite, nous avons été les témoins de l'assemblage du monde.
Vladimir : L'homme ne peut le voir que dans sa forme accomplie.
Le Confesseur : Cinq jours, les plus heureux de l'histoire de l'Univers ! Qu'est-ce qui Lui a pris ensuite ?
Vladimir : Le septième jour, la chute est arrivée.
Le Confesseur : Je n'ai rien à me reprocher. J'ai été Son conseiller droit et bon, mais Il ne m'a pas écouté. Pire encore, Il a fait l'homme à Son image et à Sa ressemblance. Quelle humiliation ! Quel mépris pour moi, pour nous. Il ne nous a pas donné Son image et Il ne nous a pas laissé développer notre nature afin de lui ressembler.
Dans l'étrange Bar des Dieux où se donnent rendez-vous anges et démons, Dan séduit son public par quelques tours de magie sous l'oeil intéressé de Vladimir, la main droite de Satan.
Ce dernier reconnaît en Dan le jeune homme plein de charme qui pourrait satisfaire son noir dessein : engrosser la Mort et donner ainsi naissance à l'antéchrist, celui qui mènera le monde à sa fin.
Car l'objectif est bien là : détruire le monde pour obliger Dieu à le recréer sur d'autres bases.
Valentin Nicolau nous offre ici une pièce étonnante à la fois par l'histoire qu'elle nous raconte et les personnages qu'elle met en scène.
La pièce de Valentin Nicolau voit grand, et en assume les risques. Elle séduit (...) par l'ampleur du défi dont l'envergure impressionne. Valentin Nicolau voit grand, non pas dans le sens d'un regard panoramique ou d'une volonté épique, mais dans celui du désir d'élaborer une parabole nouvelle, parabole de ces désirs secrets de l'être auxquels le théâtre, quelques fois dans son histoire, servit de foyer privilégié. - Georges Banu
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
