Docteur Héraclius Gloss (Le)
Docteur Héraclius Gloss (Le)
Maupassant, Guy de  
  • Éditeur : Allia
  • Collection : Très petite collection
  • EAN : 9782844852762
  • Code Dimedia : 40900276
  • Format : Poche
  • Pages : 128
  • Prix : 5,95 $
  • Paru le 23 juin 2008
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: DOCHEG
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 23 juin 2008
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782844852762

Entre Faust et Bouvard et Pécuchet, il y aurait, perdu quelque part dans les limbes d’une littérature gothique finissante, Héraclius Gloss. Ce bon docteur est un personnage assez grotesque, à la recherche de la vérité absolue, de la pierre philosophale. Un jour, il jette son dévolu sur un manuscrit trouvé par hasard rue des Vieux Pigeons. L’ouvrage est un recueil de métempsycose. La lecture de ce livre, qui affirme la réincarnation de tout être (l’avant-dernier stade avant la réincarnation en homme étant le singe) suivant les péchés commis dans la vie précédente, convainc le Docteur Gloss de se convertir à la pratique pythagoricienne. Il adopte un singe, fonde une ménagerie et éreinte la patience d’Honorine, sa fidèle servante.

Dès lors, Maupassant tisse, avec vitesse et précision, les fils d’un conte comique qui a toutes les apparences d’une parodie de Voltaire ou Hoffmann. Mais plus le délire s’approfondit, plus il touche à des abîmes. Obsédé par ce fameux livre, Héraclius roule en lui des questions fondamentales. Qui est l’auteur du manuscrit ? Le singe ? Lui-même ? le professeur de langues rencontré à l’asile où il ne tarde pas à être enfermé ?

Commence alors une lutte désespérément schizophrénique, où chacun revendique la place du scribe. D’autres questions surgissent. Qui signe quoi ? Qui singe qui ? Qui a lu qui ? Ces questions explosent dans une dispute à l’ancienne, qui pourrait bien être une méditation sur la littérature d’alors. “La métempsycose, c’est moi.” “Non, c’est moi.” “Pythagore, c’est moi.” “Non, c’est moi”. “Je suis le livre.”

Faisant écho à la célèbre phrase attribuée, à tort ou à raison, à son maître, Flaubert, “Madame Bovary, c’est moi”, ce qu’on oublie de dire au sujet de ce moi de l’écrivain qui gît au cœur de son héros, c’est qu’il prive dans le même temps le lecteur de pouvoir s’y loger. Si les deux s’équivalent, que reste-t-il au lecteur ? La conclusion de Maupassant s’impose : je suis un autre, et cet autre c’est vous.




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