Femmes entre la ville et la cité (Les)
Femmes entre la ville et la cité (Les)
4e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie plurielle, t. 03
Tahon, Marie-Blanche  
  • Éditeur : Remue-ménage (Du)
  • Collection : Essai
  • EAN : 9782890912663
  • Code Dimedia : 29000266
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Sciences sociales, Sociologie / Anthropologie
  • Pages : 232
  • Prix : 22,95 $
  • Paru le 22 octobre 2007
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: FEMEVC
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 22 octobre 2007
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782890912663

Dans ce dernier tome des actes du Congrès des recherches féministes dans la francophonie plurielle, la pluralité géographique est à l'œuvre : Rennes, Marseille, Liège, Rabat, Paris, Montréal ; l'Union européenne, le Québec, la France, le Brésil et le Portugal et même la Mongolie. La succession des textes ici présentés commencera par la ville et se poursuivra avec la cité, même si, on le verra, la politique n'est pas absente de la ville.

Le premier texte, celui de Monique Haicault, souligne bien, dans une approche par l'image de trois villes (Rennes, Marseille, Liège), cette articulation entre la politique et l'urbain : l'espace public est le lieu démocratique du vivre ensemble et de la citoyenneté partagée. Avec "La cité et les urbaines dans l'œuvre de Nicole Brossard : entrée au féminin dans la ville contemporaine", Louise Forsyth, fournit un texte où s'articule également politique et urbain, cette fois sous l'angle de la littérature.

Le texte de Sylvie Célérier fait apparaître une autre facette de l'urbain que nous préférons ne pas voir. Elle illustre aussi avec beaucoup de finesse combien cette invisibilité est elle-même construite par les catégories d'analyse de la pauvreté. Safaa Monqid, quand à elle, nous transporte à Rabat et aborde un aspect rarement exploré, celui des loisirs des femmes. L'article d'Anne Latendresse pose la question, à partir d'une enquête réalisée à Montréal, de la participation des femmes et des groupes de femmes à la vie municipale. Il fait donc la transition entre la ville et la cité qui sera plus particulièrement abordée dans les textes suivants.

Annie Cornet et Isabelle Cecchini abordent un aspect fondamental et pourtant rarement pris en considération : elles présentent un projet d'intégration de l'égalité des sexes dans l'analyse budgétaire, tenté par le gouvernement belge. Avec beaucoup de conviction, Catherine Sophie Dimitroulias fait le bilan des initiatives de l'Union européenne pour faire de l'égalité de genre une valeur constitutionnelle. Cette approche transnationale est intéressante à étudier, y compris dans la mesure où, par la force des choses le plus souvent, les féministes sont amenées à lutter pour l'égalité des sexes dans leur nation respective.

Diane Lamoureux revient, elle, sur le terrain plus directement politique en retraçant "le mouvement pour l'égalité politique des femmes au Québec". Elle souligne le coup d'accélérateur adopté par le mouvement féministe québécois, ces dernières années, pour réfléchir et agir sur le terrain des institutions politiques, auquel n'ont pourtant pas répondu les partis politiques qui se partagent le pouvoir : ils se contentent de proposer un taux "honorable" de candidates. De manière plus générale, face à la crise de la démocratie représentative, renforcée par la mondialisation qui privatise l'intérêt, Lamoureux considère, avec son sens de la formule inimitable, que "dans un contexte où l'État se cantonne de plus en plus dans la gestion des populations, plutôt que dans l'élaboration de l'intérêt public, il est possible que le modèle de la 'bonne mère de famille' puisse remplacer le modèle du 'bon père de famille' actuellement en vigueur".

Les deux articles suivants - ceux de Réjane Sénac-Slawinski et de Marie-Blanche Tahon - se penchent sur une innovation de ces dernières années : l'institution de la parité en France. Ni l'un ni l'autre ne retrace l'historique du mouvement paritaire. Sénac-Slawinski analyse en quoi les débats qui se sont déroulés en France sur la pertinence du principe de parité et de son inscription dans la Constitution questionnent la démocratie à la lumière du "genre". Tahon prétend dégager les deux conditions nécessaires et suffisantes pour soutenir que la parité est une mesure universaliste et non particulariste ou essentialiste.

La "francophonie plurielle" n'étant pas seulement une notion territoriale, c'est à partir d'une enquête de terrain en Mongolie qu'Ana Jarry-Omarova nous fait partager ses analyses sur l'importance que revêtent les organisations non gouvernementales, y compris féminines ou féministes, nationales et internationales, dans l'entreprise escarpée de la reconnaissance de l'égalité politique des sexes au sein d'une démocratie à construire. Et les contradictions dans lesquelles elles semblent enfermées. À la suite d'une enquête sur le regard de parlementaires brésiliennes et portugaises sur "la démocratie", Mary Ferreira insiste sur l'intrication entre démocratie et citoyenneté qu'il révèle, au-delà des différences nationales et d'affiliation politique.

Après avoir travaillé plusieurs années sur la parité en France, Sandrine Dauphin élargit sa perspective de recherche en examinant les liens entre l'État providence et l'accès des femmes à la sphère politique. En se limitant géographiquement aux pays de l'Europe de l'Ouest, Dauphin propose une typologie de modèles de "contrats de genre" qui ont une incidence sur les modes de légitimité de la représentation politique des femmes. Le livre se clôt sur le regard critique que Chantal Maillé cultive sur les publications francophones portant sur la thématique "femmes et politique".




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