Michel Sarrazin: un médecin du roi en Nouvelle-France
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En 1686, Michel Sarrazin, simple chirurgien-navigant, s'embarque pour la Nouvelle-France : un parcours hors du commun et une carrière exceptionnelle l'attendent.
Nommé chirurgien major des troupes, il sera également choisi pour soigner les Ursulines et les religieuses de l'Hôtel-Dieu. Après un séjour de trois ans dans la Métropole où il étudie la médecine, il revient en Nouvelle-France et exercera en tant que médecin du roi jusqu'à son décès en 1734. Soignant le gouverneur, les membres de l'élite comme les petites gens, il va même jusqu'à amputer du sein droit Marie Barbier, sœur de la Congrégation de Notre-Dame, une cure qui n 'avait pas encore été vue dans ce pays.
Appréciée et reconnue de ses contemporains, la pratique médicale de Sarrazin met en lumière les nouveaux courants médicaux de l'époque qui donneront naissance à la médecine moderne. En orientant sa pratique vers la chirurgie, alors que pour une bonne partie des médecins la chirurgie n'est qu'un « vil métier », il fait partie de cette minorité qui décide de rompre avec les théories héritées de l'Antiquité.
Parallèlement à sa carrière médicale, Sarrazin accumule les titres et les fonctions. Il sera botaniste pour le Jardin des Plantes et membres de la prestigieuse Académie des Sciences à Paris. Puis en 1707, sa nomination au Conseil supérieur de la Nouvelle-France l'introduit dans l'élite coloniale. Élite à laquelle il se liera davantage en épousant, le 20 juin 1712, Marie-Anne Hazeur, fille d'un important marchand de Québec.
Cette biographie, aventure dans le monde médical des XVIIe-XVIIIe siècles, tente d'expliquer l'implantation sur les plans social, économique et scientifique d'un médecin européen appelé à pratiquer dans un cadre colonial.
Il est original d'abord parce qu'il est un des rares ouvrages à aborder la médecine en Nouvelle-France. Ensuite par sa problématique : il s'agit de faire ressortir la spécificité coloniale de la carrière d'un médecin appelé à exercer en Nouvelle-France. Enfin, pour la première fois, on s'interroge sur la pratique médicale de Sarrazin, ce qui permet de mettre en lumière les changements qui ont lieu dans le monde médical aux XVII et XVIIIe siècles.
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