Une douce anarchie
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L’histoire du mouvement étudiant québécois dans les années soixante fascine. A-t-on jamais autant rêvé et déliré que dans cette décennie où l’avenir semblait une page vierge sur laquelle imprimer sa volonté et son désir ?
Les années soixante furent-elles si douces et si belles pour les témoins de cette époque parce qu’ils avaient alors vingt ans et qu’ils sont portés aujourd’hui à idéaliser leur jeunesse, ou faut-il les croire quand ils nous parlent d’une décennie où on avait le courage de se donner à la révolution ?
C’est afin de cerner la portée et le sens des utopies véhiculées par la jeunesse de l’époque que Jean-Philippe Warren a entrepris l’analyse du mouvement étudiant au moment de sa plus grande dérive révolutionnaire, c’est-à-dire pendant la parenthèse de 1967-1970. Pendant ces années 68, le mouvement étudiant prend résolument et ouvertement parti pour l’indépendance du Québec, pour le laïcisme et pour le socialisme, soit les trois vertus « théologales » de la célèbre revue Parti pris. Mais, à rebours d’une certaine mystique qui domine chez les baby-boomers, force n’est-il pas de reconnaître que la deuxième moitié de la décennie soixante fut loin de correspondre à un moment de complète effervescence révolutionnaire ? En outre, les chahuts estudiantins de cette période ne doivent-ils pas être replacés dans le contexte global d’un Occident en pleine transformation ?
Jean-Philippe Warren nous oblige à réévaluer la véritable place de ces années mythiques dans la création du Québec contemporain et l’héritage qu’elles nous ont légué.
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