Persistances seigneuriales
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Anne Hébert, Henri Bourassa et Louis-Alexandre Taschereau comptent parmi les figures majeures de l’histoire politique et culturelle du xxe siècle québécois. Mais sait-on qu’en dehors de leur champ d’action respectif, ceux-ci appartenaient au monde seigneurial laurentien qui achevait sous leurs yeux de disparaître?
Officiellement aboli en décembre 1854 après plusieurs décennies de débats sur la question seigneuriale, le régime seigneurial a mis longtemps à s’éteindre complètement, vestige de la Nouvelle-France dans le Québec du xixe siècle. L’histoire de cette lente agonie est celle d’une rencontre entre tradition et modernité, entre féodalisme et libéralisme. La loi abolissant les droits et les devoirs féodaux qui devait mettre un terme à cette institution anachronique à l’heure du capitalisme et de l’urbanisation eut paradoxalement pour effet de favoriser surtout les seigneurs et de légitimer le maintien de rapports économiques ainsi que de privilèges seigneuriaux pendant plus d’un siècle. Des rentes seront payées jusqu’en 1970 pour compléter le processus amorcé en 1854 et des terres seigneuriales subsistent encore de nos jours.
Cet ouvrage, issu d’une longue recherche en archives, croisée à une enquête d’histoire orale, raconte ce processus et en observe les traces (économiques, culturelles et patrimoniales) jusqu’à un passé très récent. En analysant les mécanismes et les formes de ces réminiscences seigneuriales dans le Québec du XXe siècle, les lectrices et lecteurs sont invités à observer le Québec contemporain à l’aune de son passé féodal et à se questionner sur leur signification.
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