Nouvelles V [édition bilingue]
|
« Il y avait non loin de lui une de ses filles, jeune vierge de dix-huit ou dix-neuf ans environ, de forte constitution et plus grande qu’on ne l’est à son âge, appelée Marulla. Elle était très belle, courageuse et hardie. Quand Marulla vit son père bienaimé à terre, mort, sans perdre de temps, ni s’abandonner à des pleurs et gémissements de femme, elle se saisit de l’épée et de la rondelle de son père et, en exhortant ses compatriotes à la suivre vaillamment, telle une lionne furieuse et famélique qui attaquerait en Afrique un troupeau de veaux, elle s’élança au milieu des Turcs, et là, frappant à droite et à gauche, elle vengea par la mort de ces chiens celle de son père. Et ne se contentant pas de cela, suivie par ses concitoyens, elle impressionna tant et si fortement ses ennemis qu’elle sema la panique dans leurs rangs, les contraignant à fuir en direction de la mer et à abandonner l’île. [Ceux qui ne parvinrent pas assez vite à monter sur leurs galères furent tous passés au fil de l’épée et laissés morts sur le sol, de sorte que Coccino et toute l’île de Lemnos furent délivrées du siège.] (Nouvelle IV, 19). »
Ce tome V et dernier vient achever la première traduction intégrale en langue française – entreprise à l’initiative d’Adelin Charles Fiorato – des Nouvelles de Bandello (1484-1561), accompagnées de leurs dédicaces et assorties d’un important appareil critique.
De nombreuses traductions partielles avaient été faites, déjà du vivant de l’auteur, qui fit l’objet en France d’un véritable engouement puis connut une fortune « européenne », inspirant, entre autres, aussi bien Shakespeare que Cervantès, et plus tard Musset.
En dépit de ce succès, aucune traduction de l’ensemble de l’œuvre du plus fécond nouvelliste de la Renaissance italienne n’avait jusqu’alors été donnée en français.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.