Vagabondes, voleuses, vicieuses
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On ne naît pas déviante, on le devient.
Luce : vagabonde, Adèle : voleuse, Paule : vicieuse. Trois mots qui valent sanction. Ou comment langage, éducation, psychiatrie et justice construisent le féminin, en lui opposant des contre-modèles.
Dans les années 1950 et 1960, une adolescente a tôt fait de virer mauvaise fille : un flirt, une sortie au bal, une courte fugue peuvent suffire à la conduire face au juge. Beaucoup seront placées, hospitalisées, voire emprisonnées.
Un mécanisme que Véronique Blanchard dévoile à travers l’analyse des archives du Tribunal pour enfants de la Seine, qui racontent autant de trajectoires brisées — et de révoltes indomptées, qui n’ont rien perdu de leur force. Car si les regards sur le genre ont changé, certains réflexes perdurent. Il était donc urgent d’en écrire l’histoire, pour les enrayer.
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