Herbe rase, l'herbe haute (L')
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À feuilleter le recueil de Laurent Cennamo on serait tenté d’interpréter ainsi le titre qu’il a lui-même donné à son travail : aux poèmes de la première partie, élancés comme des cyprès dans un paysage italien, L’herbe haute ; aux petites proses qui s’attachent à l’ordinaire des jours, L’herbe rase. Mais la vérité du livre est plus subtile que cela. Si l’écriture verticale du poème évoque ces moments où l’art nous porte au-dessus de nous-mêmes, il est aussi des vers pour dire « l’herbe lisse » sur laquelle fuse un ballon de football. Et les proses de l’auteur, si sourcilleuses dans leur juste saisie du réel, s’ouvrent aussi sur un vacillement d’être : « Je ne sais plus très bien où je suis, qui je suis ». Un doute si beau, si tendre, comme l'herbe de l'existence sous le vent de la poésie.
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