Flora
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Une fleur fait le printemps : les Anciens ont fait des fleurs le symbole de la nature, de sa beauté, de son inépuisable vitalité et de sa fragilité. À chacun de ses pas, la nymphe Flora associée à Aphrodite déesse de l’amour fait éclore une infinie variété de fleurs dont les couleurs, les formes, les senteurs enivrent les sens et créent sur la terre un petit coin de paradis où il fait bon vivre. De grands mythes ont pour sujet une fleur. C’est l’amour d’Aphrodite pour Adonis qui fait que les roses sont rouges et que les anémones s’envolent au vent. La « jacinthe » porte inscrite sur ses pétales la plainte de deuil d’Apollon pleurant son jeune amant. De Narcisse perdu dans son reflet il ne reste plus que la fleur éponyme. Quant à l’héliotrope, elle tourne inlassablement son visage vers le soleil en souvenir de son amour perdu.
Les fleurs sont partout. Elles accompagnent toute histoire d’amour : les jeunes filles qui sont parties les cueillir dans les champs s’y font enlever par leur prétendant (Perséphone/Proserpine, Europe). Le mol gazon est tapissé de violettes ; le lit des amants festonné de roses. Point de cour ni de mariage sans fleurs. Même un chagrin d’amour a besoin de fleurs, fût-ce pour les piétiner. Le banquet est l’autre occasion dans lequel le sine qua non est d’être paré, couronné, enguirlandé de fleurs pour boire et disserter jusqu’au bout de la nuit. Les fleurs ont mille usages, depuis le gâteau jusqu’à la cage à criquets en passant par tous les secrets d’une alchimie qui les fait tour à tour parfums, remèdes ou poisons. Elles sont présentes en mille occasions, pour divertir les vivants, pour célébrer les morts, pour fêter les dieux. Le langage enfin se fait le reflet de cette efflorescence de métaphores florales en leur fleur, que les écrivains n’en finissent pas de déflorer, à longueur d’anthologies.
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