Exilés au nom du roi
Exilés au nom du roi
Fils de famille et les faux-sauniers en Nouvelle-France - 1723-1749
Paul, Josianne  
  • Éditeur : Septentrion
  • Collection : Cahiers de Septentrion (#32)
  • EAN : 9782896644896
  • Code Dimedia : 28040085
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire générale, Nouvelle-France
  • Pages : 224
  • Prix : 6,99 $
  • Paru le 24 janvier 2009
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EAN: 9782896644896

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Les historiens de la justice française du XVIIIe siècle présentent généralement la justice retenue, c'est-à-dire l'ensemble des prérogatives du Roi lui permettant de rendre personnellement justice, comme un symbole de l'autorité paternelle du souverain. Ainsi, le Roi, tel un père de famille, était responsable de maintenir un certain équilibre social. En réalité, l'utilisation de la justice retenue avait un spectre d'action qui dépassait largement le simple cadre judiciaire. L'exemple des fils de famille et des faux-sauniers exilés par lettre de cachet en Nouvelle-France démontre que la justice personnelle du Roi n'avait pas seulement pour objectif le maintien de la paix sociale, puisque leur exil n'était pas le résultat de l'exécution d'une sentence mais bien l'expression d'une volonté politique du souverain. En employant les lettres de cachet et en passant outre les procédures judiciaires ordinaires, les privilèges du Roi en matière de justice ont été utilisés pour atteindre un tout autre objectif.

L'examen de la correspondance officielle, des registres d'État civil, des témoignages personnels et des actes notariés concernant les fils de famille et les faux-sauniers envoyés par lettre de cachet en Nouvelle-France révèle que la justice retenue a été utilisée pour accélérer le développement démographique et la diversification économique de la Nouvelle-France. Un processus administratif efficace a été mis en place pour faciliter le transfert vers les colonies d'individus touchés par la justice retenue du roi. En se servant des lettres de cachet pour fournir un apport continu de nouveaux colons à la Nouvelle-France, l'administration royale voulait améliorer la productivité de la colonie afin de faire prospérer la métropole. L'expérience s'est révélé être un échec dans le cas des fils de famille et un succès relatif dans le cas des faux-sauniers,

L'intérêt de l'ouvrage est à la fois historique et généalogique. Il identifie un groupe précis d'immigrants et replace leur parcours migratoire dans son contexte historique.

L'originalité du travail réside dans la perspective de recherche et la méthodologie préconisée par l'auteure. En suivant les différentes étapes qui ont permis le passage des exilés par lettre de cachet de la France à la Nouvelle-France, cette étude donne une vision globale des processus juridiques qui ont permis la mise en place d'un système d'immigration forcée au XVIIIe siècle. Les autres études publiées à ce sujet, qui pour la plupart sont fort anciennes, s'intéressent uniquement à ce groupe d'individus d'un point de vue généalogique.

AUTEUR(S)

Josianne Paul est doctorante en histoire à l'Université d'Ottawa, où elle poursuit ses recherches sur l'exemplarité judiciaire en Nouvelle-France. En 2006, son travail sur l'usage des lettres de cachet en Nouvelle-France lui a valu le prix René Lupien (Université d'Ottawa), lequel récompense l'excellence d'une thèse de maîtrise concernant la francophonie canadienne.




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