Télévision queer
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Télévision queer montre tout à la fois les limites du média et ses possibilités pour mettre en scène des représentations queer radicalement subversives.
On a noté récemment une augmentation marquée des représentations LGBTQ+ à la télévision. Ici, «télévision» inclut une très grande variété de plateformes et de formats: fictions, talk-shows, séries web... Média de masse, liée à des intérêts capitalistes, la télévision semble bien mal adaptée à la transmission des cultures queer. À partir d'études de cas (États-Unis, Espagne, Allemagne, Québec), sont analysées dans ce collectif les limites autour des débats à propos des «bonnes» représentations des réalités queer: en voulant les rendre visibles, normalise-t-on les identités queer? Avant d’être un courant à la mode, voire un critère pour relancer une série télé, rappelons que le queer est un « faire » politique.
Dans les fictions plus traditionnelles, les personnages queer sont souvent cantonnés à des rôles secondaires, qui servent à dynamiser le récit en créant le suspense autour de leur orientation sexuelle (est-il gai, est-elle trans?) ou dont le coming-out joue le rôle de ressort dramatique pour faire éclater les tensions familiales. Ces dernières années, on cherche davantage à susciter l'adhésion aux personnages queer, à faire comprendre leur point de vue et leur expérience. À cet égard, le format «série» favorise d'ailleurs l'exploration plus soutenue du vécu des personnages et l'empathie du public, qu'on suppose hétéro. Dans certaines webséries plus expérimentales toutefois, on accède à des univers moins normés, ouverts sur l'utopie.
Joëlle Rouleau est professeure au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal et se spécialise en études de genre. Documentariste, activiste, chercheure et artiste engagée, elle s’intéresse aux enjeux liés à la représentation et à l’identité. Elle travaille sur des enjeux épistémologiques et méthodologiques en recherche.
* Introduction, Joëlle Rouleau
* American Horror Story : récit et temporalités queers, Florian Grandena, Département de communication de l’Université d’Ottawa
* 13 Reasons Why : trois perspectives queers sur le récit d’apprentissage télévisuel, Olivier Tremblay
* The Ellen Degeneres Show : la figure lesbienne comme dispositif comique hétérosexiste, Julie Ravary-Pilon, codirectrice de la revue universitaire Nouvelles vues, Université de Montréal
* Las chicas del cable et La otra mirada : deux perspectives queers sur le passé dans les séries télévisées espagnoles, Antonio Lérida Muñoz, Université Pablo de Olavide (Espagne) et Christoph Vatter, Université Friedrich Schiller (Allemagne)
* Ici Radio-Canada et la CBC : une télévision publique, généraliste et… queer ?, Stéfany Boisvert, École des médias de l’UQAM
* Orienter le visible lezbiqueer* : représentation et autoreprésentation lesbienne, bi et queer à la télévision de fiction, Tara Chanady, chargée de cours en communication à l’Université de Montréal
* Féminin/féminin et Mixed Messages : queering le féminin ? visibilité lesbienne dans les webséries québécoise et berlinoise, Charlotte Kaiser
* La télévision dans l’oeuvre de Gregg Araki : deux stratégies de visibilité queer, Arnaud Widendaële, chargé d’enseignement à Lille, Amiens et Paris 3
* Brujos : agentivité magique, filitations queers et utopie décoloniale, Alexis Poirier-Saumure
* Notes biographiques
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
