Karl Marx, essai de biographie intellectuelle
Karl Marx, essai de biographie intellectuelle
Essai de biographie intellectuelle
Rubel, Maximilien  
  • Éditeur : Klincksieck
  • Collection : Critique de la politique
  • EAN : 9782252040300
  • Code Dimedia : B0015172
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Philosophie occident. moderne, Socialisme / Communisme / Marx
  • Pages : 457
  • Prix : 66,95 $
  • Paru le 28 novembre 2016
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EAN: 9782252040300

La réédition de Karl Marx. essai de biographie intellectuelle, l’oeuvre essentielle de Maximilien Rubel, a lieu vingt ans après sa mort, et près de soixante ans après sa parution. Et malgré le temps, cet ouvrage, qui fut un événement politique autant qu’intellectuel à sa parution, n’a rien perdu de sa force. Dans cet essai, Maximilien Rubel s’est s’efforcé de retracer minutieusement le cheminement intellectuel de Karl Marx, de reconstituer sa pensée sociologique et éthique, dont les éléments sont épars dans les oeuvres les plus diverses en genre et les plus inégales en importance. En 1954, Maximilien Rubel a soutenu à la Sorbonne la thèse paradoxale de la genèse du marxisme comme courant de pensée à l’échelle mondiale, en l’absence d’une édition critique intégrale de l’oeuvre de Marx. Près de quarante ans après la révolution « marxiste » de 1917, il n’existait nulle part une édition historico-critique des oeuvres de « fondateurs », constatation aussi étonnante qu’inquiétante puisqu’en 1954 un tiers de la planète se composait de régimes qui, à l’exemple de l’URSS prise pour modèle, avaient réussi à se substituer à des régimes dits bourgeois et à se doter de constitutions à finalité communiste. Et ce communisme idéologique s’inspirait ouvertement d’une doctrine, le « marxisme », pris pour synonyme de « socialisme scientifique ». Il ne s’agissait donc pas de commenter telles ou telles thèses vulgarisées, mais de les replacer dans un ensemble intellectuel, en sorte que l’oeuvre éclaire, à la lumière de la pensée marxienne, le sens de l’interprétation idéologique et de l’utilisation politique auxquelles se sont livrés les champions d’un insaisissable « marxisme », qu’il soit orthodoxe ou hérétique.

Que Rubel puisse avoir raison aujourd’hui, c’est grâce au fait d’avoir eu raison hier ! Maintenant que la chute de l’URSS a rendu sa liberté à l’oeuvre de Marx, on pouvait penser qu’une biographie intellectuelle écrite en 1954 serait demeurée prisonnière de son temps et ne ferait plus de Marx notre interlocuteur. C’est le contraire qui se produit. Dans la mesure où le travail de Rubel s’est élaboré à partir d’une critique du marxisme, cet essai nous apporte en quelque sorte la démonstration, sur le plan de la pratique, de la pertinence des éléments théoriques réunis par Maximilien Rubel : il montrer comment la pensée de Marx trouvait sa vérité dans une analyse critique du capitalisme qui s’appliquait à la bourgeoisie comme à la bureaucratie d’un capitalisme d’État qui se réclamait du marxisme.

Rééditer l’oeuvre de Maximilien Rubel, c’est redonner à Marx sa place dans la pensée actuelle, mais aussi dans l’histoire politique et sociale du mouvement ouvrier et révolutionnaire ; et montrer que toute la littérature produite dans cette constellation marxiste s’inscrit à l’envers de l’enseignement marxien, et que telle a été sa véritable fonction idéologique. Cette biographie est donc d’une certaine manière une leçon d’histoire qui rend à leur vérité des événements qui hier trouvaient leur explication dans l’historiographie établie par le marxisme-léninisme. La vision rétroactive qui s’établit redonne Marx à la pensée marxienne alors qu’il ne semblait être né que pour être marxiste, hier, aujourd’hui et demain, en dépit de son peu de goût pour les sacres onomastiques.

La préface de Louis Janover, qui fut son plus proche collaborateur, restitue l’importance de l’essai en s’interrogeant sur le sens et le sort de la critique qui fut celle de Rubel en son temps ; et en montrant que si le terme « marxien » remplace partout celui de « marxiste », cette substitution ne s’accompagne d’aucune analyse sur ce qu’a signifié la référence au « marxisme » pour la légitimation d’un système d’oppression en parfaite opposition avec la pensée d’émancipation de Marx.

AUTEUR(S)

Maximilien Rubel est né en 1905 à Czernowitz, ville alors austro-hongroise, devenue en 1919 roumaine, cédée à l’URSS en 1940, de nouveau roumaine de 1941 à 1944, puis à nouveau soviétique en 1947, rattachée enfin à l’Ukraine. Il vient à Paris en 1931, fait ses études à la Sorbonne et reçoit la licence ès lettres en 1934. Il obtient la nationalité française en 1937 et vit à Paris jusqu’à sa mort, le 28 février 1996. Il était entré au CNRS en 1947. En 1954, il soutient sa thèse de doctorat ès lettres sous le titre Karl Marx. Essai de biographie intellectuelle, avec en complément une bibliographie des oeuvres de Karl Marx. Il a été l’auteur, entre autre, de Marx critique du marxisme, Paris, Payot, 1974 (nouvelle édition, « Petite Bibliothèque Payot- Critique de la politique », Paris, 2000. Il est l’éditeur des Oeuvres de Marx dans la « Bibliothèque de la Pléiade ».




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