Mes écarts ou Ma tête en liberté
Mes écarts ou Ma tête en liberté
Ligne, Charles-Joseph de  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Classiques favoris
  • EAN : 9782251446226
  • Code Dimedia : B0015167
  • Format : Relié
  • Thème(s) : DIVERS, LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Essai - Divers, Littérature française, Philosophie, XVIIIe siècle
  • Pages : 368
  • Prix : 58,95 $
  • Paru le 28 novembre 2016
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EAN: 9782251446226

Notre époque semble hantée par la figure du Prince de Ligne mais semble tout autant craindre la force d’une oeuvre qui la fascine autant qu’elle l’effraye tant elle est imprévisible et déconcertante : aussi n’a-t-elle eu de cesse de ne le publier qu’en haillons et lambeaux, dans de petits recueils soucieux de compiler quelques bons mots, afin d’éloigner la déroutante nouveauté d’une pensée dont l’originalité, l’architecture et l’impertinence dérangeraient par sa finesse les habitudes des opinions bien-pensantes. L’oeuvre du Prince de Ligne consiste en plus d’une trentaine de volumes, auxquels nous n’avons accès depuis deux siècles que par quelques extraits désordonnés, d’une défigurante brièveté.

Personnage singulier entre tous, le Prince est une des figures légendaires du siècle des Lumières : échappant à ses idéologies, il parvient à créer, en amont et en aval des opinions révolutionnaires, une oeuvre tournant autour d’une rare sensibilité.

Né en 1735, engagé dès sa jeunesse dans l’armée d’Autriche, cet aristocrate d’une illustre famille wallonne allait rencontrer toute l’Europe dans toutes les cours, fréquenter assidûment celle de Louis XVI, être de toutes les batailles avant de s’extraire des mondanités et de l’action pour entrer tardivement en littérature comme on entre en religion. La liberté de ses accents, au coeur d’un siècle de troubles, l’indépendance de ses pages vis-à-vis de tout courant dominant, son détachement altier mais jamais hautain, son admirative humilité face aux grandes figures d’art, sa solitude et son ardeur au travail, toutes ces qualités distinguent le Prince de Ligne. Son élégance, son humour et sa fantaisie face aux épreuves de l’existence, déroutent et dérouteront toujours les amateurs de pensées toutes faites. Car le Prince de Ligne ne se rapproche d’aucune des figures de son époque.

À l’agitation d’un siècle qui aboutit à la Révolution, le Prince accorde en effet une réconciliation dans un style, une attitude et un sourire dont aucun de ses prédécesseurs ne sut trouver l’apaisante tonalité. L’ouvrage qui réunit ses maximes, ses Écarts, et qui est aussi éloquemment intitulé Ma tête en liberté, regroupe la somme de ses pensées tout en dressant le portrait d’une âme autant que le système d’un esprit. Mélange « sentimentaire » d’un militaire paradoxalement empli de préciosité, d’un rêveur alliant métaphysique et fantaisie, Ma tête en liberté est l’oeuvre d’un auteur classique dont la pensée veut se constituer à l’écart de ce qu’il a vu et qu’il a connu, dont il a tiré une éthique de la hauteur de goût et de la désimplication. Avec cet ouvrage, mis à la portée du public pour la première fois depuis deux siècles, s’achève une tradition commencée avec La Rochefoucauld : le Prince de Ligne est le dernier des grands moralistes.

AUTEUR(S)

Charles-Joseph de Ligne naît à Bruxelles en 1735 dans l’une des plus anciennes familles du Hainaut. Voué par sa naissance à la carrière militaire, son premier ouvrage, écrit à quinze ans, est un Discours sur la profession des armes. Il sert l’Empire autrichien et commence les campagnes de la Guerre de Sept Ans comme capitaine. Après la paix de Hubertsbourg en 1763, il fait de nombreux séjours à Paris. Il y restera près de vingt-cinq ans, où il fréquente les salons à la mode, notamment ceux de la maréchale de Luxembourg et de Madame du Deffand. À partir de 1776, il passe la moitié de l’année à Versailles. Lorsqu’éclate la Révolution, il garde une fidélité entière à l’empereur, et se voit chassé de ses terres du Hainaut en 1794 par la victoire française de Fleurus. Installé dès lors à Vienne jusqu’à sa mort en 1814, il produit les 34 volumes de son oeuvre. Il sera aux côtés de Goethe et de Beethoven à Toeplitz en 1812.




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