Grecs contre l'austérité (Les)
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Depuis 2010, la Grèce est entrée dans les « mécanismes d’aide » de la Commission Européenne, conditionnés par des mesures d’austérité qui ont entraîné une crise sociale et humanitaire sans précédent en Europe. En témoigne la baisse de 25 % de son piB, jamais vue en temps de paix et le fait qu’une personne sur trois est tombée sous le seuil de pauvreté. suite logique de l’austérité, le mécontentement des Grecs a donné la victoire au parti d’union de la gauche radicale syriza, élu sur un programme de lutte contre la pauvreté, de justice fiscale, de réaménagement de l’administration et de redémarrage de l’économie, énoncé à salonique en septembre 2014.
Le leader du syriza Alexis Tsipras a formé un gouvernement de responsabilité sociale, en s’associant avec le parti libéral souverainiste de droite anEL (« Grecs indépendants »), à la grande surprise des commentateurs étrangers. Très commenté et diversement interprété au sein même du parti syriza comme à l’étranger, ce bras de fer avec les créanciers et partenaires européens s’est traduit par un bilan incontesté : pour la première fois, le dogmatisme financier de l’Eurogroupe, de la Commission et de l’Union est révélé en pleine lumière. La Grèce a aussi retrouvé une marge de manoeuvre ténue dans la gestion de sa politique budgétaire, dictée jusque-là au sein même des ministères grecs par la Troïka, une équipe d’experts étrangers délégués par les trois principales institutions bailleuses.
Dans la lutte du nouveau gouvernement grec de syriza contre l’austérité imposée par le cyclope européen, les enjeux sont internationaux, avec d’une part le risque d’une faillite de la Grèce, d’autre part la perspective d’une sortie grecque de la zone euro, avec l’éventualité d’une réaction en domino sur les autres pays membres de l’Union Monétaire. À terme, toute la politique européenne pourrait être redéfinie selon de nouveaux principes. Faute de quoi, les pays d’Europe risquent de basculer dans l’extrême droite violente et dans la misère, au prix d’une coercition sécuritaire toujours plus répressive.
Marie-Laure Coulmin Koutsaftis est née en France et vit depuis 1982 en Grèce. après des études à la Sorbonne en Économie et Gestion de l’audiovisuel, elle a travaillé en production (fictions et documentaires pour le cinéma et la télévision). Elle assure désormais les investigations préalables et l’organisation de reportages pour des documentaristes et journalistes étrangers en Grèce (fixing), sur la crise de la dette publique et les conséquences des politiques d’austérité (arte, France 2, BBC, France inter…). Elle a publié des traductions en poésie et en littérature, dans les revues Décharge, Europe, Inuits dans la Jungle, Mouvances.ca (France et Québec), RecoursAuPoème, Poetix et Dekata (Grèce).
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