Fleur rouge (La)
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La Fleur rouge est la plus célèbre des nouvelles de Garchine, sans doute aussi celle qui témoigne le mieux de ses obsessions. Elle date de 1883 et fait suite à une étude serrée de l’auteur qui visita des asiles et se documenta. C’est aussi le récit d’une crise de l’auteur transformée en œuvre d’art. Elle inaugure un genre qui aura beaucoup d’échos en cette fin de siècle où l’aliéné et l’atroce asile qui l’abrite font une entrée en (camisole de) force dans la littérature : que l’on songe à Maupassant ou, juste après Garchine, au Dr Tchékhov et son célèbre La Salle n°6. La tentation morbide et la sensibilité nerveuse de Garchine s’y manifestent avec un noir éclat. Le fou qui est le protagoniste de ce texte vit dans l’obsession de vaincre la Mal auquel le lie son destin. C’est dans le jardin de l’asile qu’il découvre trois fleurs de pavot dont il n’aura de cesse de s’emparer malgré la vigilance de ses gardes qui le voient dépérir sans comprendre ce qui l’obsède. Ayant réussi ce défi absolu il meurt enfin, emportant dans la tombe un trophée dont on n’a pu le dépouiller.
Vsevolod Garchine est né en 1855 en Ukraine. Divorcée, sa mère l’emmène en 1863 à Saint-Petersbourg, où il fréquente le lycée de 1864 à 1874. Inscrit à l’École des Mines, il ne deviendra jamais ingénieur. Quoique pacifiste il se porte volontaire durant la guerre russoturque de 1877 durant laquelle il est blessé, ce qui le marquera durablement et ébranlera son psychisme. Il meurt, se suicide le 31 mars 1888, à 33 ans.
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