Boire la tasse
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«Nous vivons à tout moment des déconvenues plus ou moins sans conséquence, et pressentons celles qui pourraient survenir... Boire la tasse les condense en quinze gorgées intenses. Aussi étonnant cela paraîsse, chaque nouvelle de ce recueil provient d’une situation réelle, vécue - mais dont l’inquiétant pouvoir de sidération m’a semblé mériter un prolongement, une plongée plus avant. A l’occasion d’un dîner, d’un voyage en voiture ou d’une exposition, je faisais l’expérience d’événements qui en disaient long sur l’art de surnager en pleine apocalypse, sur la cocasserie de notre panique à bord, et j’ai voulu en conserver la trace.
A la manière des courts-métrages de Twilight zone, sur un mode visuel et toutefois écrit, entre humour noir et conte fantastique, ces histoires tâchent de faire droit au mot de Montaigne: «notre vue altérée se représente les choses altérées comme elle». Chaque fois, un glissement a lieu depuis une situation ordinaire, un léger froissement, une anicroche; puis survient le sentiment de l’étrange, la curiosité, l’anachronisme qui nous révèlent un présent vertigineux où nous nous découvrons comme plongés par erreur. Hommage à Calvino, Buzzati et Borges, ce précipité d’inconvénients est à déguster à l’heure favorite, celle où nous devisons légèrement de notre mort et de toute sorte de risques auxquels il serait si agréable de n’être pas inévitablement exposés.» (C.L-H.)
Un dîner où les convives montrent le plus intime d’eux-mêmes, sous la peau… ; un homme persuadé qu’Hitler passe chaque année à la même heure dans une Laguna; un photographe célébré pour ses clichés sanglants ; un homme obsédé par le règne des boutons ; une église dotée d’un Christ en hologramme interactif ; une visite médicale pour écoliers partageurs… Autant de situations où l’étrange se conjugue avec un merveilleux dont il faut tout craindre et où la modernité laisse entrevoir un peu de son antique barbarie.
Dans la lignée de Calvino ou Buzzati mais ancrée dans notre époque ; avec des échos d’un passé mystérieux, ce «précipité d’inconvénients» est à savourer à l’heure favorite, celle où nous devisons légèrement de notre mort et de toute sorte de risques auxquels il serait si agréable de n’être pas inévitablement exposés…
Premier recueil de nouvelles, premier livre édité, Boire la tasse signe l’entrée d’un auteur qui a su faire fructifier ses références et courir le risque de la provocation.
Un ton précis, des nouvelles écrites au cordeau, un évident sens de l’humour noir et de la mise en scène.
Né en 1973 à Gisors. Professeur de Lettres puis conservateur de bibliothèque, Christophe Langlois a occupé plusieurs postes à la Bibliothèque nationale de France depuis 2002, dont la direction du service Philosophie et religion. Dévoué à Tintin, Roald Dahl et Borges, aux jardins anglais et à la poésie allemande. Attiré par différentes formes d’écriture, il a tenu plusieurs blogs expérimentaux, dont Coquecigrue (2004-2005), Anima (2005-2008) et Bibliothèque du silence (depuis 2008).
Actuellement, il prolonge l’expérience de Boire la tasse sous la forme d’un blog quotidien, http://www.boirelatasse.com/
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
