Deuil du pouvoir (Le)
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Essais sur l'abdication.
L'abdication, ce renoncement au pouvoir, constitue l'état pur d'un acte de la volonté dans la sphère politique. Une instance souveraine, qui ne dépend de rien d’autre que de soi-même, décide de s’abolir.
Ce livre entend donner un écho et un prolongement au texte fondateur et magistral de Jacques Le Brun, Le Pouvoir d’abdiquer. Essai sur la déchéance volontaire, paru en 2009 chez Gallimard. La surprise était grande : un spécialiste de la littérature mystique de l’âge classique donnait une leçon générale de science politique. Ce livre, en effet, obviait à une lacune ou à un refoulement de la théorie politique qui n’avait su placer la néantisation de l’abdication au centre de son propos : la culture a horreur du vide. Jacques Le Brun montrait comment une mystique de l’anéantissement pouvait aussi rendre compte d’événements qui avaient été négligés par des réflexions politiques, centrées sur la fondation et l’origine des pouvoirs. Avant ce livre, ces événements étaient vus comme des péripéties, comme de simples accidents du pouvoir.
Notre entreprise a étendu ces variations aux cas mentionnés par Jacques Le Brun sans qu’il en traite, soit dans l’arc temporel premier, pour l’abdication de Christine de Suède (Corinne Péneau), soit dans les temps antérieurs pour la renonciation du pape Célestin V, placée dans la perspective globale du XIIIe siècle (Alain Boureau) ou postérieurs, quant aux départs de De Gaulle (Jean-Michel Rey). Pierre-Antoine Fabre, pour sa part, a ajouté au dossier le cas doctrinal de l’abdication du supérieur jésuite en faveur de son collatéral dans les Constitutions de l’ordre (mi-XVIe siècle). Et Jacques Le Brun s’est attaché à repérer les échos contemporains de l’abdication dans le film Habemus papam de Nino Moretti et dans les mises en scènes contemporaines du Roi Lear.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
