Religion des Spartiates (La)
|
Selon Hérodote, les Lacédémoniens « faisaient passer les égards dus aux dieux avant les égards dus aux hommes ». Considérée dans son contexte (l'expulsion des Pisistratides d'Athènes par les Spartiates en 510, malgré les liens d'hospitalité qu'ils pouvaient entretenir en Laconie), cette appréciation montre combien la sensibilité religieuse lacédémonienne (également mise en exergue par Xénophon, par exemple dans l'Anabase II, 5, 7-8 ou la République des Lacédémoniens, 13, 2-3) était non d'une nature mais d’un degré supérieur à celle des autres Grecs. Quels pouvaient donc être ces sentiments religieux, ces croyances en des entités surnaturelles que les Spartiates de l’Antiquité – et spécialement ceux des périodes archaïque et classique – ont entretenus ?
C’est à l’examen de cette question, à travers l'analyse des pratiques cultuelles, que se consacre ce volume. Il s’appuie pour l’essentiel, pour combler le manque de sources lacédémoniennes directes, sur les témoignages de Grecs non lacédémoniens (Hérodote, Thucydide, Xénophon, Platon, mais aussi Plutarque et Pausanias), qui ont pu être intrigués par la puissance de Sparte et par sa victoire sur Athènes en 404.
Au terme de ce travail, et après qu'ont été dégagées les particularités des figures divines qui entouraient les Spartiates (patronnes des initiations marquant le passage à l’âge adulte, des activités quotidiennes pacifiques, des activités militaires), les champs de compétence et les modes d’intervention qui leur étaient attribués, est analysé l'ordonnancement des principales fêtes à l'occasion desquelles les Spartiates manifestaient leurs croyances au long de leurs activités annuelles.
Nicolas Richer, agrégé d'histoire, a été maître de conférences à Paris-I (1994-2000) puis professeur à l'université Strasbourg-II (2000-2003). Il enseigne désormais à l'École normale supérieure lettres et sciences humaines de Lyon. Il est l’auteur de nombreux articles sur Sparte et a déjà publié, aux Publications de la Sorbonne, Les Éphores. Études sur l’histoire et sur l’image de Sparte (VIIIe-IIIe siècle avant J.-C.) (1998).
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
