Fin des maux: d'un Pausanias à l'autre
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Quel rapport entre un général Spartiate, libérateur du danger perse, qui voulut devenir le « tyran de la Grèce », un disciple d'Empédocle, un prêtre d'Apollon à Cyrène et un voyageur qui décrit les chemins grecs de l'Empire sous les Antonins, sinon peut-être leur nom, Pausanias ? Ce nom, qui veut dire « la fin des maux », évoquait les interrogations anxieuses des individus et des communautés auprès des oracles.
Il a pris une tout autre signification le jour où l'on s'est aperçu que tout empire, archè, pourrait bien être le « début des maux », archè kakôn. La fin et le début des maux, les deux formules sous-tendent la tragédie du Libérateur, devenu traître, tyran et meurtrier, tout comme la vision historique du Voyageur.
On suivra les deux hommes dans leur quête de purification ou d'un savoir antique, sur les sentiers de l'Arcadie. Elle nous conduit, par la montagne des sacrifices humains, où Platon situa son mythe d'origine de la tyrannie, et les gorges vertigineuses de la rivière Néda, jusqu'à la Bouche d'ombre de Phigalie et à la caverne de la Déméter Noire.
Un parcours qui est une méditation sur le mal et le pouvoir à travers le passé grec, en un temps où une domination unique s'est étendue sur le monde.
Historien, spécialiste des mythes et de la religion grecque, Pierre Ellinger est professeur à l'Université Paris VIl-Denis Diderot. Il a déjà publié La Légende nationale phocidienne. Artémis, les situations extrêmes et les récits de guerre d'anéantissement.
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