Empire des loisirs (L')
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L'otium des Romains.
"Du pain et des jeux". Voilà stigmatisée en deux mots, selon Juvénal, toute la motivation à vivre des citoyens de l'empire romain. Que reste-t-il donc de cette Rome républicaine, à la légendaire vertu, qui réunit sous sa coupe les peuples de l’Atlantique à l’Euphrate et du Rhin aux sables du Sahara ? L’empereur, pourtant, a parachevé l’extraordinaire entreprise, en 212, en octroyant à chaque homme libre de l’empire la citoyenneté romaine. Les privilèges accordés à quelques-uns sont étendus à tous. Mais c’est un fait : cette civilisation puissante, qui a forgé les fondements de la nôtre, laisse d’abord dans les mémoires comme dans la pierre les témoignages de ses loisirs. Ses citoyens désoeuvrés, chacun selon son éducation et sa fortune, s’adonnent aux plaisirs de l’otium, à cet art de jouir de son temps libre. Cet épanouissement – ou, parfois, cet abrutissement – de l’individu passe par les amusements quotidiens, le calme de la promenade, l’animation d’une conversation, l’excitation d’une occupation intellectuelle ou sportive, les plaisirs de la table, la détente aux thermes, la passion fébrile que fait sourdre une course de chars ou un combat de gladiateurs… À travers plus de cent textes traduits du grec et du latin, ce livre nous propose de poser nos pas dans ceux de ces Romains à l’heure des loisirs et nous laisse deviner la réalité d’une civilisation aussi célèbre par ses grandeurs que par ses turpitudes.
Précédé d'un entretien avec Georges Vigarello.
Jean-Noël Robert, latiniste, historien de Rome, a déjà publié aux Belles Lettres plusieurs ouvrages sur l'histoire du comportement, parmi lesquels Les Plaisirs à Rome (1983), Éros romain. Sexe et morale dans l'ancienne Rome (1997) et Rome, la gloire et la liberté (2008). Il dirige en outre aux Belles Lettres, les collections "Realia", et "Guide Belles Lettres des Civilisations".
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