Robespierre
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Robespierre : Hmm. Dis-moi... que disait la rue à propos de mon absence ? Je t'en prie. Ne m'épargne pas !
Perruquier : Eh bien... certains y ont vu une stratégie politique. "Robespierre s'éclipse afin qu'on le réclame. "
Robespierre : Quoi d'autre ?
Perruquier : La rue est fatiguée, Maximilien. Le sang y coule tous les jours et ne parvient plus à sécher.
Robespierre : Mais moi aussi, je suis fatigué. Depuis cinq ans, je dors à peine. Est-ce qu'ils s'imaginent que j'ai souhaité la Terreur, moi qui fus l'un des rares à proposer l'abolition de la peine de mort ? Nous sommes en guerre contre toute l'Europe, mais nos ennemis les plus dangereux sont ici, autour de nous. Que fallait-il faire ? Laisser la révolution aux Danton et aux autres qui ne rêvaient qu'à une chose : se partager la patrie comme un butin, au lieu de la rendre libre et prospère ? Ceux qui font la révolution à moitié ne font que creuser un tombeau.
Eté caniculaire 1794. En pleine Terreur, Paris fait la fête. Les bordels et les tavernes ne désemplissent pas. On tremble, on boit, on baise, on chante, on dénonce... et Dame Guillotine ne chôme pas. Robespierre, lui, vient de s'enfermer dans sa chambre et prépare son dernier discours.
En nous racontant les derniers jours de l'Incorruptible, l'auteur nous met face à cette question essentielle : peut-on encore aujourd'hui rêver de changer le monde sans immédiatement trembler devant les conséquences d'un tel rêve ?
Acteur, auteur et metteur en scène, Thierry Debroux, formé à l'INSAS à Bruxelles, s'est imposé par une dramaturgie originale où il mêle réalité et fantastique au service d'un véritable récit qui se reconstitue peu à peu, à mesure que les personnages se dévoilent. Une autre facette de son écriture nous entraîne à la rencontre de personnages historiques et littéraires dont il dresse habilement un portrait à la fois réaliste et distancié.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
