Dostoïevski: le roman du corps
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On ne sait pas à quoi ressemble Ivan Karamazov, l’une des plus célèbres figures de la littérature mondiale. Pourtant le lecteur ressent, nerveusement, la vie charnelle des personnages. Ce choix est assumé, et fondamental. Il exprime à la fois une originalité littéraire et une conception du corps humain ambitieuse et structurée. C’est en réalité une hypothèse philosophique sur le phénomène humain que propose Dostoïevski, de manière intégralement romanesque. Le corps, en effet, n’est absent de ses textes que dans son objectivité plastique. C’est à une réflexion originale sur notre vie corporelle que nous convie Dostoïevski. Il ne s’agit pas d’ajouter une lecture phénoménologique de Dostoïevski à celles qui existent déjà, mais de mettre en lumière un voisinage philosophique fécond.
Michel Eltchaninoff, ancien élève de l’École Normale Supérieure est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Il a publié sur le même thème Dostoïevski. Roman et philosophie (PUF, collection Philosophies, 1998). Il est spécialisé en phénoménologie, philosophie de l’art et philosophie russe. Il est actuellement détaché de l’Éducation Nationale et occupe le poste de rédacteur en chef adjoint au mensuel Philosophie Magazine.
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