Meurtre dans la pénombre
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Au fil des pages, les événements s’enchaînent selon une logique qui échappe à la police comme au lecteur : après un meurtre, le narrateur se voit entraîné dans les petites rues de Vesterbro, derrière la gare centrale, quartier de dealers et de prostituées, de sex-shop et de bars jazzy, d’hôtels minables et de bordels. Le commissaire Ehlers tente de l’aider dans la mesure du possible (et de son aversion pour les journalistes). Mais c’est à croire qu’il trouve un certain plaisir à se perdre, aux rencontres d’un soir, à l’alcool triste, aux rixes et au désespoir. Il ne cesse tout au long du livre de mélanger les rôles : d’enquêter comme s’il faisait partie de la police, de faire son travail de journaliste dans le dos d’Ehlers... Un polar noir terriblement efficace.
Dan Turèll, né en 1946 et mort en 1993, est aujourd’hui le meilleur interprète de la mélancolie de Copenhague. Un écrivain du « blues » - qu’il s’agisse de l’âme ou de la musique. Marqué par une écriture de la digression, de l’expérience, influencé par les écrivains américains policiers classiques ou la Beat Generation, il est passé à la postérité pour des poèmes, des articles, et ces romans noirs consacrés au Commissaire Ehlers et à son journaliste de narrateur.
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