Notaires et patriotes, 1837-1838
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Les notaires ont de tout temps été perçus par leur travail comme les témoins privilégiés de l'histoire quotidienne d'une région ou d'un pays.
Même de nos jours, leur participation à la vie de la société a évolué à cause de l'alphabétisation de la population pour occuper maintenant une niche de soutien aux individus dans l'évolution harmonieuse de leurs besoins juridiques courants et dans un souci de prévention de toute forme de litige.
Autrefois, dans la plupart des villages, aux côtés de l'instituteur ou de l'institutrice, aux côtés du médecin et du curé, il y avait le notaire. Il devait y avoir le notaire.
Au moment des rébellions, comme depuis le début de la colonie, une majorité ne sachant ni lire ni écrire devait avoir recours aux services du notaire pour conserver la preuve de leur consentement à des gestes courants.
Leur implication dans la vie courante de la communauté s'est étendue à la vie politique. Plusieurs ont été élus députés de leur circonscription tant en ville qu'à la campagne. Certains y ont mis beaucoup de fougue, d'autres ont été plus prudents et ont résisté à s'engager dans un mouvement de subversion contre l'autorité politique en suivant les conseils des chefs religieux. Il fallait beaucoup de naïveté pour penser être capable de défier une des plus puissantes armées au monde aux prises avec son impérialisme croissant. La réaction du gouvernement britannique a été cinglante. Sur douze Patriotes pendus à la prison Au-Pied-du-Courant, quatre étaient notaires. C'est leur histoire que nous avons retracée à même l'ensemble des documents publiés sur cette période importante de l'histoire du pays.
La seule étude concernant particulièrement l'implication des notaires du Québec dans les troubles de 1837-1838. implication active comme patriotes ou passive comme loyalistes ou même tiède ou neutre comme c'est le cas pour la majorité des autres notaires. Comme sur 12 Patriotes pendus 4 étaient notaires, c'est assez pour aiguiser la curiosité.
Julien S. Mackay est notaire à Verdun depuis 1950. Il est issu d'une longue lignée de notaires puisqu'avec sa sœur Paule il ait partie de la cinquième génération de notaires depuis 1821. Son engagement dans la profession l'a amené à accepter la présidence de la Chambre des notaires du Québec de 1975 à 1978, la présidence de la Fondation du notariat du Québec depuis 1989, la vice-présidence pour le Canada de l'Institut international d'histoire du notariat à Paris depuis 1978 et la présidence de la Société de recherche historique Archiv-Histo depuis 1992.
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