Réinventer le film noir
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Marqués par l'imagination et le plaisir, les films des frères Coen et de Quentin Tarantino manifestent une nouvelle façon de faire du cinéma, originale et stylisée. Au-delà de leur impact, ils sont également les représentants les plus cohérents d'une tendance importante traversant le cinéma des années 1990. Cette tendance, nommée ici post-maniériste, fait revivre le film noir avec dynamisme et singularité, dans des œuvres aussi diverses que Fargo, The Big Lebowski, Barton Fink, Miller's Crossing, Réservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown et d'autres, à partir desquels cet ouvrage construit sa réflexion.
Fondé sur l'hypothèse d'un maniérisme du film noir classique, cet essai montre comment les films des Coen et de Tarantino ont renouvelle ce genre primordial du cinéma moderne en y imprimant une sensibilité d'auteur. Hantés par une perfection cinématographique déjà atteinte - condition même du maniérisme -, ces cinéastes ont néanmoins opté pour une solution peu banale pour revivifier le film noir : la distanciation ludique, qui ne vise pas à épuiser les possibilités génériques du noir, mais permet au contraire un voyage à l'intérieur de ce genre, celui-ci devenant un espace de réflexion sur l'Amérique, le cinéma et l'art.
Installée à Montréal depuis 1999, Helen Faradji a complété en 2003 une maîtrise en études cinématographiques sur la comédie musicale à l'Université de Montréal, puis en 2008 une thèse de doctorat sur l'évolution du film noir, à l'UQAM.
Présidente de l'Association Québécoise des Critiques de Cinéma de 2005 à 2007, elle poursuit depuis plusieurs années une carrière de critique de cinéma. Membre du comité de rédaction de la revue spécialisée 24 Images depuis 2007, elle est actuellement rédactrice en chef du webzine consacré au cinéma 24iMAG, en plus de collaborer à de nombreuses publications, dont OVNI Magazine, où elle dirige la section cinéma.
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