Ignace de Montréal
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Pendant le dernier demi-siècle, l’évêque Ignace Bourget de Montréal (1840-1876) a fait l’objet de critiques très dures. On lui a reproché son autoritarisme, son étroitesse d’esprit, sa mesquinerie et son attachement à une idéologie carrément réactionnaire, renfermée sur elle-même et nettement pernicieuse. Bourget est devenu une figure caricaturale, honnie et ridiculisée par ses détracteurs.
Ce n’est pas seulement le personnage qui est visé, mais également son époque. En effet, un large consensus s’est formé au Québec depuis la Seconde Guerre mondiale concernant le siècle précédent, qualifié de notre « Moyen Âge » par le sociologue Marcel Rioux.
L’heure est maintenant venue de réexaminer le rôle culturel et politique qu’ont joué l’évêque et son Église à l’époque de l’Union et de la Confédération. Car l’homme est un géant qui domine son siècle. Roberto Perin refuse de reprocher à Ignace Bourget d’être un homme de son époque plutôt que de la nôtre. Il montre plutôt comment l’évêque exprime les aspirations d’une collectivité, comment il est une figure centrale dans l’histoire du Québec moderne, assurant le lien entre l’époque des patriotes et celle de la Révolution tranquille.
Roberto Perin est professeur d’histoire au Collège Glendon, faculté billingue de l’Université York, où il enseigne l’histoire du Canada et du Québec. Il est l’auteur de Rome et le Canada, la bureaucratie vaticane et la question nationale 1870-1903 (Boréal, 1993).
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