Trois visites à Charenton
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Peu de temps avant sa mort, Géricault a exécuté dix portraits d’aliénés : « Les Monomanes », dont cinq disparurent. Benoît Damon donne la parole à l’un d’entre eux. Pensionnaire à l’Hospice de Charenton, ce personnage, que l’on pourrait appeler « Monomane de la guillotine », s’adresse au peintre durant trois séances de pose. Il raconte la Révolution, évoque Marie-Antoinette, Louis XVI et leur exécution. Décrivant son quotidien, il tisse des liens entre les évènements historiques et son destin individuel. « Enfant de la Patrie », il convoque les figures parentales, sans doute jamais connues.
Véhémente, parfois tranchante, sa parole cherche à suspendre le geste du peintre, et sans doute y parvient-elle. Mais l’enquête est insoluble : bien que dévoilé, le mystère de la naissance demeure entier…
Benoît Damon est né à Genève. Après un apprentissage de boulanger-pâtissier et un bref passage en librairie, il travaille dans une bibliothèque universitaire genevoise. En 1991, il publie au Seuil un récit autobiographique La Farine, (Prix Pittard de l’Andelyn 1992), puis Un Air de pipeau en 1993 et Le Cœur pincé en 1997 (Champ Vallon). Suivront Passage du sableur, Poésie I, 2001 (Prix Schiller 2002), et Un grain de pavot sous la langue (Poésie II, 2003) chez Gallimard / L’Arpenteur.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
