Poétique du banc
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Le banc. On s’en sert, en général, sans trop y réfléchir, dans ces moments indispensables de relâchement ; on s’y repose, on revient à soi, on se soustrait, l’espace d’un instant, à l’effort permanent de se relier au monde.
L’Antiquité connaissait déjà les bancs publics – et les vestiges de Pompéi ou d’Agrigente sont précieux à cet égard. C’est cependant en Toscane, au sein des nouveaux espaces urbains du XIVe et du XVe siècle, à savoir dans le contexte de la valorisation de la piazza, de la loggia et des rues principales, que les bancs acquièrent un rôle majeur et trop souvent négligé.
L’auteur brosse un panorama poétique et érudit de bancs célèbres qui, posés à des endroits privilégiés ou non, deviennent lieux de mises en scène du regard : le banc placé face à l’Ile des Peupliers où était inhumé Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville ; les bancs de Bomarzo, le célèbre « parc des monstres » près de Viterbe ; le banc de Lénine dans sa datcha de Gorki ; les bancs de la campagne anglaise peinte par Gainsborough ; le banc serpentin du parc Güell…
Michael Jakob est professeur de littérature comparée à l’université de Grenoble, professeur de théorie et histoire du paysage à la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture - hepia, Genève. Il est chargé de cours à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et professeur invité à la Graduate School of Design de Harvard University. Parmi ses plus récentes publications, retenons Le Jardin et les arts (Infolio, Gollion, 2009) et Architecture du Paysage (Infolio, Gollion, 2012).
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