Circonstances de la poésie - Avec les mêmes mains
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Poète et essayiste, il est certainement l’une des figures majeures non seulement de Cuba mais de toute l’Amérique latine. Il a publié une trentaine de recueils qui forment comme le journal intime et public d’une vie à travers les événements du siècle. Retamar a côtoyé les grandes figures de la poésie et de la littérature cubaine (Lezama Lima, Alejo Carpentier, Nicolás Guillén). Influencé aussi par la poésie anglaise et notamment par T.S. Eliot, il a développé une écriture à la fois savante et accessible qui rapproche la langue poétique de la langue parlée. On peut rattacher son écriture à la « poésie conversationnelle » qui a eu une grande influence dans la poésie hispano-américaine. Cette tendance évoque les poètes de la Beat generation, mais aussi le grand poète nicaraguayen Ernesto Cardenal, voire le Salvadorien Roque Dalton.
Poète de grande culture, Retamar se montre sensible et attentif à la vie dans sa précieuse simplicité, aux êtres humains réels, qu’il s’agisse de ses propres filles, d’amis écrivains, de révolutionnaires, ou d’inconnus.
Roberto Fernandez Retamar est né à la Havane en 1930. Il a fait des études de peinture et d’architecture puis un doctorat de Philosophie et de Lettres à l’Université de la Havane. Après Cuba, il a prolongé ses études à la Sorbonne et à Londres. Il a enseigné dans différentes universités, dont Yale et est professeur honoraire de l’Université de la Havane. Depuis 1965, il anime la revue Casa de las Americas et il préside la Casa depuis 1986. Il est également le fondateur du Centre d’études dédié à José Marti.
Il a écrit de nombreux essais sur la poésie cubaine et la littérature latino-américaine dont il a montré la spécificité, le métissage et a contribué à dégager la théorie littéraire des modèles européens. Il a aussi exercé des responsabilités politiques, a été député de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire et membre du Conseil d’état.
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