Polidoro da Caravaggio
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Un des plus brillants et des plus étonnants artistes issus de l’atelier de Raphaël.
Parmi les talents qui ont fleuri autour de Raphaël à partir de 1515, Polidoro da Caravaggio occupe une place à part. Originaire de Lombardie, fait rare parmi les disciples de Raphaël, nullement préparé dans l’enfance à l’exercice des arts si l’on en croit Vasari qui raconte que, manœuvre au service des maçons qui construisaient les Loges du Vatican, Polidoro devint peintre dans l’équipe de Raphaël en apprenant le métier sur le tas, il est le type même du jeune homme naturellement doué, ignorant des voies académiques, et qui, affranchi de la tutelle raphaélesque, va se laisser aller à son instinct de dessinateur. Celui-ci le porte d’abord vers l’étude de l’antique et vers un compagnonnage artistique avec les anciens de l’atelier de Raphaël. Puis, devenu, aux côtés de Bandinelli, de Parmigianino, de Rosso Fiorentino et de quelques autres, acteur de ce maniérisme particulier qui se développe à Rome sous le pontificat de Clément VII, il se révèle un dessinateur profondément irrégulier et ténébreux. La fièvre, l’intensité, voire l’inquiétude de son dessin ne feront que s’accentuer par la suite, à Naples et à Messine, en se nourrissant notamment de l’obscure spiritualité locale autant que des estampes des Pays-Bas qui lui parviennent par colportage. Peu de peintres, sans doute, ont autant que lui, et aussi singulièrement, revisité et même sourdement contesté l’héritage de l’Antiquité et de la Renaissance dont il était pourtant le dépositaire. Peu ont atteint mieux que lui, de cette façon, ce que l’on pourrait appeler une beauté monstre.
La collection de ses dessins, au Louvre, en témoigne exemplairement.
Dominique Cordellier, conservateur en chef au département des Arts graphiques du musée du Louvre.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
