Que reste-t-il de #MoiAussi?
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Retour sur un mouvement qui a transformé notre société
Au Québec, la vague #MoiAussi qui déferle jusqu'à ce jour a pris son essor les 18 et 19 octobre 2017, lorsque des enquêtes du Devoir et de La Presse ont déboulonné deux géants du monde des médias. C'est avec cet épisode névralgique que s'ouvre le livre d'Améli Pineda, qui entamait alors sans le savoir plusieurs années de couverture du phénomène des dénonciations des abus sexuels à grande échelle.
À l'intersection des mondes des médias, de la justice et de l'activisme, ce texte synthétise et contextualise les cinq ans du mouvement #MoiAussi au Québec, dépeignant ses plus grands moments et relatant la réaction en chaîne du public et des magistrats. Améli Pineda s'appuie sur des articles phares parus depuis 2017 au Devoir ainsi que sur une pléiade d'entrevues menées auprès des protagonistes du mouvement - femmes ayant dénoncé, hommes visés par des allégations, avocat.es, chercheuses, créatrices de pages de dénonciation virtuelles - ainsi que sur son expérience personnelle de l'effervescence médiatique des dernières années pour trouver un sens à cette prise de conscience collective qui a transformé notre société.
Améli Pineda est journaliste d’enquête au journal Le Devoir. Elle a été nommée journaliste de l’année au Concours canadien de journalisme 2021, avec sa collègue Magdaline Boutros, pour leurs reportages sur les ravages de la violence conjugale au Québec. En 2017, elle publiait avec Monic Néron et Émilie Perreault une enquête sur des allégations d’inconduites sexuelles de Gilbert Rozon. Pour cet article, qui a marqué le mouvement #MoiAussi au Québec, les trois journalistes se sont vu décerner en 2018 le prestigieux prix Judith-Jasmin dans la catégorie Enquête.
« Lorsque la bombe #MoiAussi explose au Québec, une réflexion médiatique s’amorce sur la façon de couvrir les violences sexuelles et les dénonciations. En 2017, la première chose qui m’apparaît évidente, c’est la dimension sociale du mouvement. Jusque-là, les journalistes couvraient surtout les cas d’agressions sexuelles lorsqu’ils étaient judiciarisés, ou encore les cas visant des institutions, comme l’armée et les congrégations religieuses, où l’on découvrait des abus. Avec #MoiAussi, il n’est plus question de plaignants et d’accusés, mais bien d’un fléau social. Le rôle du journaliste demeure le même, rapporter ce qui est d’intérêt public, sans complaisance. Le spectre s’est élargi, on fait maintenant des reportages sur un mouvement de masse qui a des répercussions sur toute la société. »
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