Pour un art radiophonique
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« Nous avions l’art muet, voici l’art aveugle. Ce projet, que son esprit apparente au surréalisme, ne doit pas recevoir du public l’accueil défavorable qui a marqué les premières manifestations littéraires de cette doctrine. Le surréalisme prend, en effet, ses sources et sa vie dans le subconscient (tel qu’il est aujourd’hui défini). Et c’est bien le subconscient que nous prétendons, par t.s.f., émouvoir directement sans éveiller le conscient ni son action perturbatrice. »
Et si la radio était avant tout un art? Un immense territoire créatif à défricher?
Empruntant à la fois au manifeste et à l’art poétique, Pour un art radiophonique appelait dès 1930 à investir créativement la T.S.F. (pour « télégraphie sans fil »), en prenant en compte les propriétés de ce nouveau média.
Précurseur et très influencé par la psychanalyse, Deharme pressent que la T.S.F., accessible à un large public, a le pouvoir de stimuler l’inconscient de l’auditeur en faisant émerger des images à partir des seuls mots et sons. Le texte fourmille de propositions avant-gardistes : Deharme repense le reportage radio, il se préoccupe des conditions d’écoute (et conseille l’écoute au casque), et anticipe même la possibilité du montage sonore, techniquement impossible à l’époque. Alors que le formatage n'épargne pas la radio, ce texte fondateur dessine des voies inexplorées. La radio n'a pas dit son dernier mot!
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
