Monopole de la vertu (Le)
Monopole de la vertu (Le)
Contre la classe managériale
Liu, Catherine  
Borre, Olivier (Traduit par) 
Rudy, Dario (Traduit par) 
  • Éditeur : Allia
  • Collection : Moyenne collection
  • EAN : 9791030414141
  • Code Dimedia : 000225731
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Gestion / Administration, Sciences humaines - Divers, Sociologie / Anthropologie, Travail / Syndicalisme
  • Pages : 128
  • Prix : 21,95 $
  • Paru le 20 juin 2022
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EAN: 9791030414141

Si la gauche renonce à produire des récits du passé de meilleure facture, informés par l’histoire et capables de rattacher les conflits sociaux et culturels d’aujourd’hui aux luttes passées en faveur des principes universels d’égalité, de dignité et d’émancipation, ce ne seront pas les progressistes qui s’en chargeront. Ces derniers ont déserté le terrain de l’histoire, car ils veulent croire en leur supériorité non seulement vis-à-vis des élites du passé, mais également des classes populaires d’aujourd’hui. Les membres de la classe managériale se voient comme des précurseurs vertueux, détachés des structures et des conditions historiques, transgressant les frontières pour inventer de nouveaux modes de pensée et d’existence. Toute discussion avec eux s’avère difficile, car ils ne reconnaissent pas le débat comme un instrument essentiel à l’avancement de la science. Avec eux, c’est sur le plan moral, et non intellectuel ou politique, que se joue chaque conflit.
 
Les jeunes cadres ambitieux ne sont plus ce qu’ils étaient! Des hippies d’hier (leurs ennemis d’antan), les nouveaux yuppies ont hérité du refus des normes professionnelles et hiérarchiques. Ou tout au moins, de « certaines » de ces normes. Tout leur secret est là, dans cette capacité à combiner contre-culture hédoniste, valeurs progressistes et surconsommation.
 
Le Monopole de la vertu démontre comment cette « classe managériale » a redéfini le débat politique. Il retrace ainsi leur parcours depuis les années 1960 : revirements, hypocrisie, fausse conscience de classe, stratégies culturelles élitistes… Jusqu’à Donald Trump qui, en catalysant le ressentiment populaire à leur égard, s’assura la victoire aux élections présidentielles de 2016.
 
Loin de tout anti-intellectualisme, la critique de Catherine Liu diffère profondément des médias conservateurs ayant pris pour cible cet avatar américain des « bobos bien-pensants », électeurs de Clinton et Obama.

Alors que le débat politique se fait toujours plus binaire, Le Monopole de la vertu livre une réflexion mordante et polémique sur cette classe de cadres intellectuels supérieurs qui, en s’adaptant aux contradictions du capitalisme, lui permettent d’en perpétuer le règne.

AUTEUR(S)

Catherine Liu est née en 1964 à Taïwan. Elle est professeure au département des études cinématographiques et visuelles de l’université de Californie à Irvine, dont elle dirige également le Centre pour les Sciences humaines. Influencée par l’école de Francfort, ses recherches portent sur la théorie critique, l’histoire intellectuelle des classes sociales et des identités politiques, le populisme, les inégalités, la psychanalyse, la culture américaine. Connue pour sa critique de la classe managériale, elle a notamment publié un essai sur la méfiance entretenue par la classe populaire envers les élites culturelles, The American Idyll : Academic Anti-Elitism as Cultural Critique (University of Iowa Press, 2011), ainsi qu’un roman, Oriental Girls Desire Romance (Kaya Press, 2012).




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